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DE PARIS A LA MÉDITERRANÉE. SOI temps. De toutes les contrées où les chemins de fer pourront atteindre, il en est peu, si ce n'est celles où ils seront con- damnés à s'arrêter, qui, au point de vue du commerce, ne tendent à se rapprocher d'une égalité absolue. Et, chaque fois que le génie de la science apporte à l'industrie une dé- couverte utile, il abaisse devant elle une des barrières qui semblaient devoir la fixer sur quelques sols prédestinés. Autrefois les fleuves, un concours natif de communica- tions importantes, avaient reçu de Dieu le pouvoir de déter- miner la fondation des cités, comme les faibles cours d'eau, celui d'appeler la construction des usines. On a dit avec justesse, de l'origine de Lyon, qu'elle remonte au jour où une barque heureuse vint toucher aux rives d'un magnifique con- fluent. La place sur le globe était (ouïe puissante alors, et une ville ne pouvait manquer, avec l'accroissement inces- sant de la population et des richesses, de surgir, d'exister ou de renaître , aux lieux où la nature avait réuni toutes les conditions nécessaires à un tel établissement. De nos jours, un grand progrès a lui sur le monde ; l'eau a été détrônée par la vapeur, plus puissante que l'eau. Désor- mais la vallée où elle coule majestueuse ou bruyante, dépos- sédée de ses plus riches attributs, verra des villes, verra des ateliers s'élever loin des rivages qui l'animaient. Ce n'est plus la barque, c'est le wagon désormais qui marquera l'em- placement des cités, et la seule économie du travail dési- gnera aux manufactures le lieu de leur plus grand essor. Toutefois, dans celte évolution utile à l'humanité, qui, en grandissant , a besoin de multiplier l'énergie de ses agents; qui, en s'émancipant, a hâte d'effacer les inégalités, de renverser les monopoles auxquels elle était asservie, il importe à la splendeur de la France que Lyon, qui contri- bue pour une si grande part à son éclat et à sa gloire, que Lyon, dont les magnifiques privilèges tendent à se résumer