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+12                 ÊTATS-GÊNÉRAUX DE 1588.
mais il fut seul de son avis. Le surplus du conseil objecta
que cette détermination, sans offrir aucun résultat certain,
pouvait amener les complications les plus graves. On conclut
qu'il avait mérité la mort comme criminel de lèse-majesté,
et que le roi était en droit de lui infliger cette peine sans
observer des formes de justice dont l'accomplissement était
devenu impossible dans l'état des choses. Y avait-il d'ail-
leurs un arrêt plus fort que le commandement du prince (1) ?
D'immenses conséquences, à la vérité, pouvaient surgir de
cette détermination; mais la destruction de la Ligue, dans la
personne de son chef, était devenue indispensable au repos
de l'Etat : il fallait opter entre la perte de Guise et celle
du roi. On convint, dans la môme conférence, de s'emparer
du cardinal de Guise, du prince de Joinville, frère du duc,
des ducs d'Elbeuf et de Nemours et du cardinal de Bourbon,
chef ostensible de cette formidable association.
   Restait l'exécution du complot. La force ouverte paraissait
impraticable envers un ennemi constamment entouré de ser-
viteurs nombreux et dévoués. On résolut d'attirer le duc dans
une antichambre située entre l'escalier du château et les a p -
partements du roi. Le conseil siégeait souvent dans cette
pièce dont les issues étaient alors occupées par les gardes
du roi, tandis que la suite des conseillers se tenait sur l'es-
calier et dans une cour appelée le Porche aux Bretons. Ce
plan adopté, il fallait un homme de tête pour en assurer le
succès. Henri s'adressa à Crillon, mestre-de-camp du r é -
giment des gardes, ennemi personnel de Guise ; mais ce
militaire, aussi loyal que fidèle, repoussa l'idée d'un assassinat
et promit simplement au roi d'oublier sa proposition. Loi-
gnac, premier gentilhomme de la chambre, fut moins scru -
puleux. Ce seigneur commandait une garde particulière et

  (i) Hist. de Henri Uj, par Dupleix, liv. LXH.