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328 BIBLIOGRAPHIE.
Que la jeune fille prépare au bombyx sa fraîche et tendre pâture ; c'est
d'une observation utile :
S<"<1 prodest. noudura thalamos experta puella
Prima manu tencra (encras si pascat atumnas.
Et Vida a l'honneur de s'accorder avec le livre des Rites, rédigé par Confucius,
au V e siècle, avant notre ère ; mais autant il montre de prédilection poul-
ies jeunes filles,—et c'est le mot puellœ qui termine le dernier vers de chacun de
ses livres,—autant il montre de répulsionpourles vieilles femmes. S'il faut cueil-
lir, à défaut de la feuille du mûrier, la ronce ou l'ortie, « alors, dit-il, épargnez
les tendres jeunes filles; que leurs jambes et leurs mains soient armées, et ne per-
mettez pas que la vierge nubile monte dans les bois sur de rudes ormeaux. Que la
vieille femme patiente aux travaux, et à qui la peau est durcie par les années,
— c'est une facile perte que celle d'une vieillesse incommode, — s'acquitte
d'un pareil emploi, de peur que, échappé des hautes forêts, quelqu'un de
a race effrontée des satyres, ne regarde en haut, et que la pudeur ne colore
les joues de la tendre jeune fille. » Le crayon de Louis Boulanger a puisé
dans le fond de ces quelques vers l'idée d'une charmante eau-forte, relevée
p a r les costumes vénitiens de l'époque. Elle se trouve en tête du volume de
M . Bonafous.
Le Bombyx n'avait encore été traduit qu'en prose, chez nous. La version
de Levée (1819) est estimable, et celle de Rignon (1786), quoique inférieure,
est encore citée. M . Bonafous a fait un travail plus abordable et plus neuf. Sa
manière est celle de Delille, et c'est Delille qu'il cherche à imiter.
Ce fut en 1840 que M. Bonafous publia la première édition de ce poème ;
on peut se convaincre que la seconde a été courageusement remaniée, que
beaucoup de passages ont été traduits de nouveau, et que ce précieux petit vo-
lume se trouve aujourd'hui en état d'honorer tout à la fois l'habile traducteur,
et l'illustre évèque dont il rafraîchit la gloire poétique.
F.-Z. COLLOMBET.
— l'Annuaire départemental, faisant suite à la collection séculaire des Alma-
nachs de Lyon, commencée en 1 7 1 1 , a paru depuis un mois chez M . Mougin-
Rusand.
Après les matériaux indispensables dans un livre de ce genre, l'éditeur a
placé de longs et curieux documents sur Lyon pendant la ligue. Ils commencent
à l'année i 5 8 g et finissent à 1394. L'auteur de ces éphémérides, M . Ant.
Péricaud, y a réuni un grand nombre de pièces inédites qui auront de l'inté-
rêt et de l'utilité pour les futurs historiens de notre ville.