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DE CHALONS A LYON. 301
des gares d'évitement, on aurait toujours lieu de craindre
des chocs ou tout au moins des retards causés par les dif-
férences de vitesse. Il y aurait là motifs à de graves in-
convénients et môme à des dangers. Il faut donc nécessai-
rement, en un tel cas, établir le service de manière à faire
exclusivement circuler les voyageurs pendant le jour, et les
marchandises pendant la nuit.
De tous les chemins de fer de France, celui de Paris Ã
Lyon serait certainement un de ceux transportant à la fois
le plus de voyageurs et le plus de marchandises. Il devrait
donc être organisé sur les bases qui viennent d'être indi-
quées. A ce compte , les voyageurs entre Paris et Lyon ,
transportés à raison de 10 lieues par heure, feraient le tra-
jet en un jour. Mais si le chemin de fer s'arrêtait à Cha-
Ions, an lieu de venir directement jusques à Lyon, le voyage
serait infiniment plus long. En temps ordinaire, c'est-Ã -dire
lorsque la Saône serait navigable, les diligences par terre
ne marcheraient pas, et le voyageur devrait coucher à Cha-
lons pour attendre le départ des bateaux à vapeur qui ont
besoin de la clarté du jour pour naviguer sans danger. En
temps extraordinaire le voyageur devrait monter en dili-
gence pour faire en douze heures le trajet entre Lyon et
Chalona. Dans la première hypothèse, le voyage de Paris Ã
Lyon durerait 30 à 36 heures ; dans la seconde hypothèse,
il durerait 28 Ã 30 heures. Par un chemin de fer con-
tinu, 13 Ã 14 heures suffiraient.
L'amélioration résultant de l'établissement d'un chemin de
fer continu, aurait donc pour effet d'économiser au moins
la moitié du temps nécessaire pour le trajet de Paris Ã
Lyon, comparativement avec la durée de ce même voyage
dans le cas où le chemin de fer s'arrêterait provisoirement
à Chalons. Cette économie de temps produirait une éco-
nomie d'argent indépendante du coût matériel du transport.