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296 CHEMIN DE EER taie des chômages que la navigation sur la Saône subit for- cément en moyenne chaque année. Trois mois d'interruption sur douze!... 11 suffit d'énoncer cette énorme proportion pour en faire comprendre les funestes conséquences. Il ne faut supposer aucune exagération dans cette estima- lion de la durée moyenne du chômage annuel de la navigation sur la Saône ; cette évaluation est plutôt au dessous qu'au dessus de la vérité. Tout le monde sait que la navigation sur le Rhône est moins souvent et moins longuement interrompue que la navi- gation sur la Saône. Les crues du Rhône mettent deux jours à peu près à venir et deux jours à disparaître ; les eaux du Rhône gèlent seulement à 10degrés Réaumurde froid; enfin, par une exception bien rare, les eaux du Rhône sont alimen- tées pendant l'été par la fonte des neiges, tandis que les eaux des autres fleuves sont en général diminuées à la même épo- que par l'etïet des grandes chaleurs. La Saône, au contraire, met neuf jours et parfois douze jours à croître, puis autant encore à décroître ; la Saône gèle à 5 degrés Réaumur de froid; enfin , elle est souvent innavigable pendant l'été faute d'eau. Malgré cet avantage marqué sur la navigation de la Saône, et selon l'avis même de M. Bouvier, ingénieur dont le talent distingué mérite toute confiance, la navigation sur le Rhône chôme, en moyenne, pendant quatre-vingt-dix jours par année, sur quoi il faut compter: Chômages dûs aux grandes eaux 30 jours. — basses — 45 — — glaces . 5 — — aux brouillards et autres ) causes atmosphériques. . j TOTAL 90 jours. Celle nomenclature comporte seulement 5 jours de chô-