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70                   DE LA PHRÉSOLOGIE.

intelligente ; il la remplace par des facultés indépendantes, iso-
lées, contingentes et représentées par des organes spéciaux;
qu'est-ce donc alors que la volonlô, si ce n'est un instinct pure-
ment nominal, quand lesdils organes existent? qu'esl-elle et
peut-elle être, quand les organes n'existent pas ? Oui, la
volonté est un instinct passif, quand les organes existent.
Qui pourrait, en effet, combattre l'exigence de la faculté
ainsi représentée ? seraienl-ce les autres facultés, fortuite-
ment représentées à des degrés égaux ou inégaux? mais ce
ne serait toujours là qu'une tyrannie complexe exercée sur
la volonté et non une libre détermination. Oui, la volonté
est nulle, quand les organes représentatifs des facultés
n'existent pas. Où serait, en effet, son mobile? nulle part:
la notion môme de cette faculté serait impossible, aussi im-
possible que la notion de la vision et de la couleur pour l'a-
veugle-né, et celle du son pour le sourd. Le moi, un et in-
divisible, serait seul capable, dans le premier cas, de lutter
et de réagir contre l'organe; dans le second cas, de le sup-
pléer; or, Gall l'a anéanti, et a dû l'anéantir, car s'il l'eût
laissé survivre, son invention n'avait aucune signification.
Si donc la volonté est passive ou nulle, il n'y a point de li-
berté; s'il n'y a point de liberté, il n'y a point d'imputa-
bilité; s'il n'y a point d'imputabilité, il n'y a point d'ordre
moral : voilà le fond de l'abîme dont Gall est le point de dé-
part. Après cela, l'importance de la question est-elle assez
démontrée ?


                                I.


  M. Flourens examine, d'abord, la doctrine de Gall en gé-
néral, et la résume en ces deux propositions: 1° L'intelli-
gence réside exclusivement dans le cerveau ; 2° Chaque fa-