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'ï-94 MON VOYAGE A PAHIS. .s'eur Timolhce TWIG, de la maison TWIG et FIGG, épicier en f/ros et marchand de fruits étrangers, demeurant dans Bose- inary-Lane, se rendant à PARIS, via CALAIS ou BOULOGNE, cl de lui donner aide et assistance de tout leur pouvoir en cas île nécessité. Le chargé d'affaires du royaume français, CÉSAR DE BARGUIGNOLES. Je fus très flatté de la teneur de ce passe-port. Il était i m - possible d'être plus poli et plus obligeant. Au NOM DU ROI! cer- tes, cela est quelque chose ; et ensuite : « Il est enjoint à tous Préfets, Maires et commandants de garnison de recevoir » lui vérité on ne pouvait rien dire de plus!! Je fus infiniment flatté de me trouver ainsi un homme de grande importance aux yeux de tous « préfets, maires et commandants de garnison » du royaume français. Je ressen- tis une vive satisfaction à la pensée de l'effet que produirait sur les magistrats la lecture de m o n bienveillant passe-port. Tour mieux apprécier la justesse des recommandations expri- mées dans cette pièce officielle, je me posai devant le miroir qui ornait ma chambre, et prenant successivement des attitu- des dignes et majestueuses, je crus reconnaître que je méri- lais parfaitement ces obligeantes recommandations. Sans doute, pensai-je en m e mirant dans ma glace, sans doute, la grâce et la noblesse de ma personne ont déterminé (VI. César de Barguignoles à me donner nne lettre si flatteuse pour les fonctionnaires publics de la France, fin vérité, ce Monsieur le chargé d'affaires a du tact et du goût; car je peux dire que je suis incontestablement le plus bel homme de tout Ilosemary-Lane. Ah! Pénélope Muggins! Pénélope Muggins! Que direz-vous quand vous verrez ceci! ne serez-vous pas forcé de reconnaî- tre et d'avouer Mais, par le ciel, je n'ai pas tout lu ce pas- se-port! Que diable y a-t-il écrit en marge comme le détail des colis d'une lettre de voiture?