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k~)G                       CIIARLKS.

   Que de choses furent passées en revue durant celle trop
courte trùve! nous ne les redirons pas; Georges les garda
précieusement dans la mémoire de son cœur. Ce qui l'é-
 tonna le plus fut d'entendre son ami juger Lafontaine et ses
fables, Molière et son Misanthrope, absolument de la môme
manière qu'avait fait Rousseau. —Avez-vous lu Jean-Jacques?
demanda-t-il à l'artiste. —Votre philosophe chéri? répon-
dit celui-ci en haussant les épaules. Je ne le connais que par
le chef-d'œuvre que voilà ! Rousseau, avec son ardente prose
et son âme tendre, eût assurément triomphé des préventions
du jeune homme ; malheureusement il ne connut de lui que
les boursoufflures du monologue de Pygmalion ; les doctrines
artistiques de l'amant de Galalhée l'avaient brouillé sans
retour avec l'auteur. — C'est donc ainsi qu'on traite l'art dans
les livres? s'écriail-il avec colère; voilà donc par quelles
théories vos grands savants prétendent gouverner les artistes !
Ce sont les divagations d'un fou qu'on leur offre pour pré-
ceptes et pour règle. Les enseignements qui nous viennent
des splendeurs de la création, il faut les soumetlre, suivant
eux, aux lois chimériques inventées par des discoureurs vani-
teux ; et Ton me blâmait de ne pas vouloir étudier ces or-
gueilleuses sottises ! Prétendre pénétrer les mystères qui
président aux enfantements du génie ! la plume d'un bel
esprit peut-elle éclairer les mille détours de ce labyrinthe
immense ? Quelle pitié que tous ces commentaires sur les
Å“uvres des anciens ! Quoi de risible comme l'assurance de
vos écrivains à expliquer les statues de Phidias, les vierges
de RaphaOl, les pensées de Michel-Ange? que de phrases
creuses, de raisonnements ténébreux , d'analyses burlesques,
d'enthousiasmes fouettés ! Oui, mon cher, les livres font aux
arts mille fois plus de mal que n'en ont fait les barbares. Oh !
quelle main bénie du ciel, réunissant en un seul monceau ces
misérables paperasses, les brûlera toutes d'un seul coup !