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DËLANDINE. 407 Mongez, bibliothécaire de Lyon. En 1780, il publia ses Dis- sertations historiques sur les antiquités de Bresse et de Lyon (1). La première avait pour objet les traces d'un catnp antique remarqué près de Coiron, en Bresse, el la seconde, le culte du dieu Mars à Lyon. Au commencement du dernier siècle, près de la maison longtemps connue sous le nom de VAngélique '2), derrière la maison actuelle de l'abbé Caille, on découvrit une statue du dieu Mars. Elle portait sur son piédestal quatre lettres, dont les trois premières : MAR. se lisaient distinctement; la troisième, plus effacée que les autres, offrait cependant encore un T à l'œil pénétrant. Celte statue était en marbre rapporté, blanc et gris, tirant sur le campan. Le visage du dieu élait austère el farouche; sa tête, qui sembla d'une parfaite exécu- tion, était entièrement conservée; elle était ornée d'un casque échancré des deux côtés en forme de coquille,immédiatement au-dessus des oreilles. Celle forme, à ce qu'il semble, était affectée au dieu Mars dans son armure. Les boucliers même qui lui étaient voués par les Gaulois, avaient celle échancrure; et les anciles (ancilia), dont la garde fut confiée aux Salieus, prêtres de Mars, étaient aussi échancrés (3). A cette marque distinctive, la statue en réunissait d'autres. Mars était couvert du manteau (paludamentum) qu'on lui voit sur ses médailles; il était barbu, comme le Mercure gaulois découvert en 1695, près de Beauvais. On lisait encore, en 1780, sur une tour de l'abbaye de Saint-Pierre, celle inscription : MARTI SEGOMONI SACRVM (4). (1) Lyon, Fauchery, 1789, in-8°. (2) Elle fut ainsi baptisée au XVIe siècle par le président Nicolas de Langes, qui en avait fait sa demeure et y recevait les gens de lettres. Tl avait réuni là un assez grand nombre d'antiquités. (5) Plularcb, in Numa. , (4) Gruter, LVUI, S.