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ET DE LA SOCIÉTÉ. 391 sage des armes était interdit aux esclaves, et l'honneur de répandre leur sang dans les batailles leur était refusé : les serfs de la glèbe, au contraire, marchaient à la guerre comme hommes du pays, comme nationaux ; mais, hors ce cas là , défense leur était faite, et sous les peines les plus sévères, de sortir du canton où les terres qu'ils cultivaient étaient situées, d'où il résulte que le servage de la glèbe était, en réalité, une conscription à la fois agricole et militaire. Tel était l'état de la société dans les Gaules, quand César y arriva. Foulées, écrasées par les Romains, avant cette époque, toutes ces intéressantes contrées le furent encore bien plus après : pendant huit ans que César et ses légions y combattirent, elles virent périr la fleur de leur population, et la perle de leur indépendance fut bien réellement consom- mée par la défaite de la redoutable ligue à la tête de laquelle avait été placé le jeune et valeureux Vercingélory. Cet intré- pide chef des Auvergnats, voyant tous ses efforts trompés, re- connaissant qu'il ne pouvait plus rien pour la défense et le salut des Gaules, se rendit lui-même à César, en jetant à ses pieds son casque et son épée : lâchement injurié par le vainqueur, qui le fil aussitôt charger de chaînes, il fut conduit à Rome, promené dans toutes les rues de la ville, bafoué par la populace, et livré ensuite au bourreau qui fit tomber sa tête d'un coup de hache, aux acclamations du sénat et du peuple-roi!!! J. S. P. ( La fin à un prochain numéro).