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                  NOTICE SUR C.-J'. LIÉNARD.                  317

meur belliqueuse, vint à bout de se dérober au rude métier
des armes, en s'attachant aux administrations militaires. En
1804 et 1805, il fut employé, à Turin, dans les bureaux de
l'inspecteur aux revues, puis il partit pour l'Allemagne, en
1806, et fit, toujours en qualité d'employé à la suite de
l'armée, la campagne entière de Prusse. Nous ignorons en
quels lieux, et dans quelles occupations, il passa les années
1808, 1809 et 1810: ce que nous savons, c'est qu'il était
à Lyon, sa patrie, en l'année 1811, et qu'à celte époque il
fit partie d'une Société épicurienne, fondée par MM. Albertin,
Montperlier, Félix Pilt et Bié. Dans le recueil publié, la mô-
me année, par cette société, figurent quelques chansons de
Liénard, lesquelles trouvèrent des amateurs, et leurs gais
refrains furent souvent répétés. Parmi les autres membres
de cette Société épicurienne, on remarquait MM. Marchand et
Carmouche. Ce dernier, venu à Paris, vers la fin de 1814,
s'y est fait une réputation littéraire: depuis cette époque,
sa muse spirituelle et féconde a l'honneur de fournir tes
théâtres du Vaudeville, des Variétés, du Gymnase et de la
Porte St-Martin.

    En 1815, après la seconde restauration, Liénard fit partie
d'une Société des Amis des Muses et du Roi. Ce fut à peu
près à cette époque qu'il prit possession d'un emploi dans les
bureaux de l'administration de l'hospice de l'Antiquaille et
qu'il se maria. II paraît que cet emploi qu'il avait à l'An-
tiquaille, lui laissait assez de loisirs pour se livrer à ses goûts
littéraires: il fut un des premiers qui prêta le secours de
sa plume au sieur Galois, fondateur du journal du Commerce,
journal non politique, mais qui se faisait lire alors, par son
opposition tracassière aux actes administratifs de la préfec-
ture et de la mairie. La coopération de Liénard à cette
hostile feuille lui fit, dans le temps, de puissants ennemis,