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216 M. GUY-MARIE DEPLACE. à M. Déplace, dans les Deux petits mots iur les Observations grammaticales (Lyon, Yvernault et Cabin, novembre 1810, in-12 de 24 pages). M. Déplace n'avait peut-être pas toujours raison, et avait commis quelques fautes contre la langue, mais les insinuations de Sainte-Marie étaient des fautes contre la stricte justice et la charité. Nous venons de voir le critique et le grammairien ; on trouvera l'apologiste chrétien dans l'ouvrage intitulé: De la persécution de l'église sous Buonaparte (Lyon, imp. de Bal- lanche, 1814, in-8°de 132 pages). C'est le propre des hom- mes qui s'illustrent par des batailles, de tellement émerveiller les yeux des peuples qu'on en vient presque à oublier de com- bien de sang et de ruines celte gloire est pétrie; il est né- cessaire pourtant de mettre en regard des victoires et des con- quêtes les sévères jugements de l'histoire, et, si l'on fait entendre les acclamations triomphales, de ne pas étouffer les sanglots ni les cris des vaincus et des opprimés. Le grand nom de Napoléon a été chez nous l'objet d'éloges si effrénés que la tyrannie du fier Empereur, son inflexible despotisme ont trop souvent trouvé grâce aux yeux de ses historiens. Les sommets éblouissants leur ont caché ce qu'il y eut plus bas de misères et de ténèbres. M. Déplace avait essayé, encore sous le coup des persécu- tions dirigées contre l'Eglise, contre les pouvoirs de son au- guste chef, contre les évoques et les droits des consciences, de rappeler en un livre de peu d'étendue, les mesures astu- cieuses, les violences successives, les entreprises hardies qui tendirent à diminuer la majesté et la force du catholicisme pendant le règne de Napoléon, et qui furent son œuvre direc- tement ou celle de ses ministres. Lorsque l'Empereur, captif à Sainte-Hélène, autre Promé- thée dévoré aussi par son vautour, se plaint de l'exil qu'on lui a fait, devrait-il oublier si aisément ses cruautés contre