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              BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.




      B ROCH URE#DE      MM.    SAVY    ET D U P A S Q U [ E R , A R C H I T E C T E S .




  Depuis que la restauration des monuments religieux n'est plus une question,
un vaste champ s'est ouvert aux discussions archéologiques ; et Dieu sait
combien d'opinions différentes étaient venues s'y heurter, lorsque M. Savy en
entrant dans la lice osa y émettre les étranges idées qu'il développa dans la
séance du 4 mars i S 4 3 , de la Société Académique d'architecture. M . Du-
pasquier qui dut se charger de leur réfutation, a eu, selon nous, le tori
de ne pas faire usage de toutes les armes que lui fournissait l ' a t t a q u e ; tout en
approuvant l'attitude pleine de convenance qu'il a su garder vis à vis de
son confrère, et le bon goùl avec lequel il s'est entièrement effacé devant nue
agression portée à ses convictions artistiques, nous aurions voulu lui voir
moins de pitié et plus de colère contre des hérésies qui, préchées par un
homme du métier, peuvent trouver quelque crédit auprès de nos édiles, dont
les idées, en fait d'art, ne sont point assez airètées, pour qu'on ne puisse les
leur faire adopler en les leur présentant sous la spécieuse apparence de
l'économie par exemple, motif toujours concluant pour eux. C'est sous ci;
point de vue que M. Dupasquier nous paraît coupable de n'avoir pas assez
fait ressortir le ridicule des opinions de M . Savy. Vouloir relever ici toules
les étranges choses dont la brochure de M. Savy est remplie, serait la citer
toute entière ; il nous suffira de dire que, dans son enthousiasme pour la
Renaissance, il biffe d'un trait de plume les cathédrales de Paris, de Rheims,
de Chartres, de Bourges, d'Amiens, et tous les autres monuments de la même
époque, dont le vieux sol de la France est couvert. Que deviendraient ces édi-
fices vénérables, s'il était permis à chaque architecte à qui ils seraient contiés,
de leur imprimer le cachet de ses goûts, de ses instincts ? Les restaurations
entreprises dans ce funesie esprit sont [dus désastreuses que les ravages des
siècles, et les fureurs populaires; car si le temps et les ré\olutions détruisent,
le zèle ignorant, en ajoutant, retranchant, complétant, dénature et dépouille
un monument de tout intérêt artistique et historique. C'est à la Mie de sem-
blables dangers que l'archéologie émue s'est écriée : u Soutenez, consolidez,
niais ne restaurez pas. Remplacez, comme à l'arc de triomphe d'Orange,
la pierre usée par la pierre neuve, mais gardez-vous de la sculpter. » Ces