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120 COURS DE LITTÉRATURE ÉTRMMGÈUE. qui ont précédé les siennes dans le temps, aucune de celles qui coexistent avec elles dans l'espace, qui ignorerait l'hu- manité d'une manière absolue, végéterait dans l'état le plus déplorable qui se puisse imaginer. Ses institutions ne vau- draient pas plus que ses autres produits intellectuels. Au contraire, plus les rapports matériels des peuples se multi- plieront, plus ils se convaincront de celle vérité, que leurs intérêts, loin d'être dans un état d'antagonisme réciproque, sont parfaitement identiques ; plus il s'opérera entr'eux d'é- changes d'idées, plus ils tendront à se défaire de leurs préjugés nationaux et à se réunir au sein de certaines doctrines com- munes. Une fois qu'ils en seront arrivés à ce point, les guerres d'intérêts seront impossibles et les guerres de principes aussi ; les nations convergeront de plus en plus les unes vers les au- tres, s'enlaceront de plus en plus élroilement les unes les autres, et formeront enfin un véritable corps social. Cela n'arrivera pas demain, mais cela arrivera. Ces idées-là n'ont plus le tort d'être nouvelles. Cependant il y a beaucoup à parier que parmi les personnes qui liront ceci, plusieurs croironl entendre quelqu'un qui rêve tout éveillé. Ce sont les hommes positifs, comme ils s'appellent, Qui les deux bras croisés du haul de leur esprit Regardent en pitié tout ee que chacun dit, dédaignent souverainement les hommes spéculatifs et les trai- tent sans façon de gens de l'autre monde. Hommes du fait ils ne comprennent pas les hommes de la loi ; ils croient très bien a ce qu'ils voient, mais ils ne s'imaginent pas qu'on puisse prévoir quelque chose, et je ne sais pas en vérité pourquoi ils affirment que le soleil ou la lune se lèveront demain, car c'est une chose qu'ils ne voient pas encore et qu'ils ne peuvent connaître que par prévision. Supposez qu'un serf du moycrulge, témoin des progrès in-