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                   INTIÃUDUCMOLN      l'Ali   M.   V.   \U)l'ï\A.\V.l\.           05
    Le T. lUnMicr occupe donc, connue psychologue, une place distinguée parmi
les philosophes français. Sans doule la ps\e!iolugie n'est pas loule la philoso-
phie, niais elle osl le commencement de loule, philosophie, el ce n'est pas une
o'uvi'o loul-à-lail sans gloire (pie d'avoir oouirilmé à assurer le point, de départ,
à asseoir les bases d'une science. AI. lîouillier rend pleine el bonne justice au
P. Huilier, mais sans sortir d'une appréciation sage et mesurée; il se défend
bien du faillie de certains éditeurs (pu toujours exigèrent le rôle d;> leur auteur,
et qui ne savent pas appeler l'aticiihon sur un homme; injustement oublié sans
aller jusqu'il l'apothéose.
   Nous omettrions un Irait essentiel dans la physionomie du P . ihifiier, si nous
ne parlions de l'esprit libéral et tolérant, qui se manifeste partout dans ses
écrits el qui lui dicte une apologie de la libre discussion : les personnes de sa
robe pourraient aujourd'hui la méditer utilement.
    « J e me lais honneur, dit-il, d'être l'apologiste des contestations, el elles
sont beaucoup plus salutaires au monde que l'on ne pense d'ordinaire; un es-
pagnol les appelait les sages-femmes de la vérité; l'expression est un peu vio-
lente en français, mais eniin il est vrai de dire (pie sans elles la \érilé manque-
rail souvent a para il ro. dans le monde. Elle ne s'y montre, la plupart du temps,
qu'à la faveur des disputes qui éclaircisseul les choses en les faisant regarder
par leurs différents jours. Donnez-moi une nation où l'on ne dispute, où Ton ne
conteste jamais, ce sera, je vous assure, une nation très grossière el très igno-
rante. »
   Une réflexion qui ne peut manquer de se présenter à Ions les esprits après
la lecture du P. Huilier, comme de tous les philosophes qui ont appartenu à
l'Eglise, esl développée par M. Houillier d'une manière remarquable ; nous ter-
minons en cilanl celle belle page : » Sans doule sa philosophie est catholique,
mais elle ne Test pas, en ce sens qu'elle se déduise des dogmes et des textes
sacrés. Or, c'est là précisément ce que veulent ceux qui aujourd'hui, avec
plus ou moins de naïveté el de bonne foi, réclament, à grands cris une philoso-
phie catholique. On parle beaucoup de celte philosophie catholique, mais on
ne la trouve nulle p a r i ; et cependant sans cesse on nous oppose celte insaisis-
sable chimère. Si une ielle philosophie pouvait exister, elle serait assurément
dans les œuvres des hommes de l'Eglise, des prêtres éminents qui n'ont pas
été moins remarquables comme philosophes (pie comme théologiens; cepen-
dant on ne l'\ trouve pas. Lorsque les hommes de génie que l'Eglise a comptés
dans ses rangs se sont mis à laire de la philosophie, ils l'ont faite comme nous,
c'est-à-dire avec les mêmes procédés et la même méthode, c'est-à-dire avec la
raison. ~Sou seulement ils ont fait, comme nous, la philosophie avec la raison,
mais presque tous oui suivi les traces de quelques-uns de ces grands philoso-
phes que nous reconnaissons comme nos maîtres. Les uns se sont inspirés de
Plalon, les autres d'Àrislote, les autres de Descartes. Quelle est la philoso-
phie de saint Thomas !' (le n'eet pas la philosophie catholique, mais la philo-
sophie péripatéticienne. Quelle esl la philosophie de Alalebranehe, de lîos-
suel, d'Arnauld, de Eénélon 1'Ce n'est pas la philosophie catholique, mais la
philosophie cartésienne. Comment en serait-il autrement! Comment concevoir
une philosophie catholique, puisque le catholicisme déclare se fonder unique-
ment sur la révélation el sur la foi, tandis que la philosophie déclare se fonder
uniquement sur la raison;' L'ne philosophie catholique serait une philosophie
qui n'en serait pas une ; ces deux mots, en ce sens, ne peuvent s'allier ensem-
ble, il y a contradiction dans les termes.
   — MAI. Oenod etTiincl, professeurs à l'école de Saint-Pierre, ont publié ces
 derniers temps, un ouvrage auquel ils travaillaient depuis bien des années.
 VAlbum du dessinateur est appelé à rendre à notre fabrique d'émînents services
 en fournissant à l'imagination de nos arlisles de nombreux el riches motifs