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02                      EGLISE DE SAINT JEAN.

munierait jusqu'à ce qu'ils eussent obéi au commandement qu'on
leur avait fait de rendre les clefs de la ville, d'abattre les fortifica-
tions et les retranchements dans lesquels ils se tenaient, puis de
remettre le cloître et les églises. Les Lyonnais, d'abord épouvantés
de l'attitude belliqueuse de leurs antagonistes et des moyens qu'ils
employaient, eurent alors recours à la médiation du légat du roi de
France; une trêve fut signée. Le doyen et les deux Chapitres don-
nèrent pour garants et caution de la trêve le comte de Forez et le
sire do Beaujeu. Les citoyens présentèrent de leur côté : le sénéchal
Hugues de la Tour-du-Pin, Humbert son frère, Humbert de Mont-
luel, et quatre-vingt-deux des principaux habitants. Tous jurèrent la
trêve comme les chanoines et obligèren t leurs biens pour le caution-
nement. Ceux-ci reçurent l'invitation de rentrer dans leurs mai-
sons.
   Sur ces entrefaites, le roi saint Louis étant mort en Afrique, rien
ne put arrêter l'animosité du Chapitre et du peuple contenue quel-
que temps par l'autorité du saint roi. La guerre commença plus fu-
rieuse que devant ; plusieurs nouveaux assauts furent donnés aux
remparts du cloître de Saint-Just ; il y eut un grand nombre de tués
et de blessés. Exaspérés par l'insuccès de ces attaques, les Lyonnais
se livrèrent à d'horribles excès; ils envahirent le village d'Ecully
qui dépendait du Chapitre, tint pour le spirituel que pour le tempo-
rel, cernèrent les habitants avec leur curé dans l'église, et les y brû-
lèrent tous. Quinze jours après, ils firent contre Saint-Just la même
tentative, mais ils ne parvinrent qu'à incendier un hôpital et quel-
ques maisons; les villages de Genay et Couzon avaient éprouvé le
même sort.
   Enfin, Philippe-Ie-Hardi, de retour d'Afrique où il avait pris la
couronne de France, fit cesser la guerre civile qui régnait à Lyon
depuis un an. Les excommunications levées, la paix fut jurée de part
et d'autre (1271).
   Nous ne nous appesantirons pas sur de nouvelles querelles qui
s'élevèrent entre l'archevêqne et le Chapitre relativement à leurs
droits respectifs; le deuxième concile écuméniquede Lyon, ouvert
en 1274, apaisa tous les ferments de discorde qui existaient entre
le peuple et les deux grands religieux de la ville. Chacun des règnes