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                       ÉGLISE DE SAINT-JEAN.                       57

autres propriétés qu'il partageait avec eux pour l'entretien de tous.
Car les biens de l'église étaient communs à l'archevêque et à son
clergé. Nous allons voir enfin changer cet état de choses. Une do-
nation faite en l'an 1000 par Burchard 11 en faveur do l'abbaye de
Savigny, constate une augmentation notable dans l'autorité des
membres du chapitre. Burchard ne les appelle plus, comme aupa-
ravant, ses vassaux, mais ses enfants et ses vénérables frères; il
statue, après avoir pris leur avis d'une manière honorable, puis
chacun signe en cet ordre : l'archevêque, le prévôt et archiclave, le
doyen, le précenteur, un diacre, un chanoine, un lévite, un prêtre.
11 est évident que les quatre derniers personnages n'attachent à l'or-
dre de leurs signatures aucune idée de prééminence. Quant à celle
du chanoine, nous observerons que celte dignité n'avait pas encore
été vue dans les titres ; -elle paraît être nouvelle alors.
    Pendant le XI e siècle, le pouvoir des chanoines ou frères du Cha-
 pitre de Lyon ne cesse pas de s'accroître. Ils tiennent des assem-
 blées entr'eux, font des donations, et en viennent jusqu'à vouloir
 se partager les biens qui leur ont. été donnés à forme d'obédience.
    L'archevêque saint Jubin ou plutôt Gébuin lutta de toutes ses for-
ces contre ces innovations (1080).
   Nous avons parlé plus haut des prétentions que les comtes de
Forez manifestèrent sur la souveraineté temporelle de la comté de
Lyon; c'est au milieu de XRe siècle qu'ils employèrent les mesures
les plus terribles pour obtenir la cession de ce qu'ils appelaient une
propriété d'ancienneté immémoriale. Les archevêques cessionnaires
authentiques et réels des deux Burchard, sauf l'autorile suzeraine
des empereurs d'Allemagne comme héritiers des rois de Bourgogne
jurane, ne voulurent point consentira l'abandon du magnifique ter-
ritoire et des droits en dépendants, dont ils jouissaient de leur côté
depuis plus de deux cents années. L'un d'eux, Héiaclius de Mont-
boissier, avait même prêté serment de fidélité à l'empereur Frédé-
ric Barberousse, qui, par une bulle de 1157, lui avait donné une
nouvelle investiture de ce comté de Lyon; mais sa crosse, si res-
pectée des faibles, fut impuissante contre l'épée du comte. Gui-
gues II prétendit que l'empereur avait attenté à ses droits; il se
jeta sur Lyon à main armée, chassa le clergé, ravagea le cloîlre el