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KGUS1Î Or. SAINT-JEAN. M chanoine comte d'Estaing. Enfin, le pilori de la justice du Chapitre était élevé sur la place, en face du portail de Saint-Jean. Dès le principe, aucun laïque ne logeait au cloître; ils ne pouvaient même y entrer que pendant les offices. Quant au clergé, il devait s'y comporter avec la plus rigoureuse modestie; les statuts de 1175 prou- vent combien était grande la régularité primitive. Ainsi, nul cha- noine ou clerc ne devait y être vu autrement qu'en habit d'église, depuis Matines jusqu'à Sexte, et depuis Nones jusqu'à Compiles. Si pourtant ils avaient affaire en ville, ils pouvaient se montrer, en passant, dans le cloître aux heures indues, pourvu qu'ils fussent à cheval. La règle de l'église de Lyon si remplie de devoirs impérieux, si hérissée de minutieux détails, semblerait bien rigide à un siècle aussi tiède que le nôtre ; cependant, elle était plus austère encore pour les clergeons ou enfants de chœur, et les jours de fêtes ou di- manches, les rigueurs redoublaient. Mais le relâchement du monde pénétra peu à peu dans ces saintes murailles ; tout en s'entourant de nouveaux honneurs, tout en réunissant des avantages matériels à la position la plus élevée, les chanoines finirent par transiger avec la sévérité du Chapitre primitif; en 1750, il ne restait plus de tous ces statuts que de légers vestiges. La plupart des maisons de l'intérieur du cloître étaient louées à des laïques, quelques-unes même leur appartenaient en toute propriété. Le cloître, ainsi que nous le verrons plus loin, fut forcé et pillé, en 1269 et en 1310, par les habitants de Lyon. Il le fut encore, en 1562 , par les calvinistes, qui en laissèrent quelques débris rue Porte-Froc, rue Bombarde, rue Tramassac, rue des Deux Cousins. Quant aux portes, il n'en restait plus au siècle passé ni traces ni souvenirs. La rue de la Brèche tira son nom de l'ouverture que les huguenots firent en cet endroit au mur du cloître, pour le passage de leurs troupes. Les maisons attenantes furent renversées en même temps, et le logement du sacristain de Saint-Etienne qui en faisait partie fut anéanti avec tous les titres de cette église.