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S                          KGLISK DE SAINT-JEAN'.

phiné. Les pauvres que le Christ aimait forment l'entourage de son
temple. Mais, ici, l'art n'a pu que gagner à l'occupation des anciens
cloîtres par le prolétariat ; dans ses mains, les demeures de nos
pères seront plus longtemps -respectées.
    Quoiqu'il en soit, la ligne austère et noble do Saint-Jean forme
avec les objets qui l'accompagnent un tableau jamais assez vanté.
Ce n'est pas un intérieur de ville mignon et coquet, un gracieux
sujet d'esquisse, comme en recèlent toutes les vieilles cités. Lyon
n'est point la ville des façades sculptées dont les encorbellements
 plient sous des pignons décrépits. On y rencontre rarement ces
coins de rues ornés de madones, ces passages scabreux sous des
arceaux gothiques, qui valent tant de visites aux villes du nord.
 Lyon ne possède ni les canaux aux barques variées, ni les toits
 aigus, ni les tours dentelées de la Normandie ; ses plans, nous
 l'avons déjà dit, sont largos, sa couleur simple, ses fabriques peu
 compliquées, ses détails eux-mêmes se distinguent par un grand
 caractère ; les tableaux enfin y sont des pages splendides.
    Se tourne-t-on vers le nord, le vaste bassin de la Saône reflète
dans ses eaux vertes deux quais sinueux ; en face se présente d'a-
bord un pont suspendu de quatre piles (sa longueur est de 150 à
200 mètres). Plus loin, l'œil est arrêté par une des ruines les plus
vénérables que nous devions au moyen-âge, par le Pont-de-Pierre,
jetant huit arches inégales tantôt sur un gouffre, tantôt sur des
écueils de granit. Au couchant, l'imposante cathédrale élève ses
quatre tours bronzées par les siècles. Derrière elle s'échelonnent
dos jardins suspendus, des arcades, des maisons fortes, de nom-
breux couvents, puis la Chapelle de la Vierge dominée à son tour
 par l'Observatoire. De l'autre côté, sur le pont du Change, ce sont
 les maisons bâties au XVIe et au XVIIe siècle ; ce sont les clochers de
 Saint-Louis, le beffroi de l'Hôlel-de-Ville, la flèche de Saint-Nizier ;
 enfin l'horizon est borné par le coteau de la Croix-Rousse, où se
 pressent les maisons aux cent fenêtres (1). Là surtout est la vie
 manufacturière de Lyon; aussi n'y renconlre-t-on qu'un seul nio-


    ( t) L'une d'elles esl percée à l'extérieur de 36o ouvertures.