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495 oiseaux, des harmonies des brises, de l'azur du firmament, des senteurs dont l'air est parfumé, de la verdure des bois ra- jeunis, de la lumière d'or qui se joue dans leur feuillage et l'illumine de teintes brillantes. II vous semble que l'âme du monde, agitée de tressaillements ineffables, rayonne pleine de de joie dans ce ciel étinceianl, qu'elle soupire les plus douces allégresses dans ces voix murmurantes qui passent voluptueu- sement sur les bois et les font frémir de l'un à l'autre bout, qu'elle vous convie au plaisir et vous prodigue ses sourires les plus divins dans ces flots d'argent qui resplendissent au soleil. Le monde vous apparaît alors riant et beau comme une idylle de Théocrite ou une ode d'Horace, tandis que tout à l'heure il était triste et que s'il avait quelque beauté c'était une beauté sombre comme une paroled'Hamlet, comme un soupir échappé à la voix plaintive d'Harold ou aux lèvres d'airain de Faust. Le doute, à ce qu'il me semble, n'a pas seulement son ana- logue dans le monde des êtres inorganiques, mais encore dans celui des êtres organiques et dans celui des êtres libres. De même que la douleur physique est le sentiment du mal corpo- rel et le remords le sentiment du mal moral, ainsi le doute est le sentiment du mal intellectuel. Si la douleur physique n'exis- tait pas pour nous faire connaître les lésions qui atteignent nos organes et les perturbations qui entravent leur exercice nous ne chercherions pas à apporter remède à ces lésions et a ces pertubalions fatales ni à nous en préservera l'avenir, de telle sorte qu'une prompte mort serait l'infaillible suite de l'ab- sence de la douleur. Même observation relativement au re- mords. Supposez qu'il n'existe point pour avertir l'homme qu'il s'est écarté de l'ordre et l'y ramener par la souffrance, et l'hom- me va commencer une carrière d'iniquités et de crimes que l'œil ne saurait mesurer. Il faut dire la même chose du doute et du sentiment pénible qui l'accompagne. Sans lui l'esprit humain prendrait racine dans l'ignorance et dans l'erreur qui