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«   Pour avoir ton pardon, il faudra devant nous,
«   Ainsi qu'un suppliant, te mettre à deux genoux ;
«   Ensuite (nous savons que parfois lu t'amuses
«   A brûler quelque encens dans le temple des Muses )
«   Tu nous réciteras, ta grâce est à ce prix,
«   Ces vers que lu faisais lorsque je te surpris. »



Je m'agenouillai donc par leur douce contrainte,
Et moins pour désarmer une colère feinte
Que pour être à leurs pieds quelques instants de plus,
Je choisis dans mes vers ces vers que je leur lus.
J'avais pour ma cousine achevé celte ouvrage;
Mais d'en faire l'aveu je n'eus pas le courage.



« Lorsque ma bien-aimée apparaît parmi nous,
« C'est comme la plus belle, au jugement de tous.
« Vouloir lui comparer ses jalouses compagnes,
« Ce serait comparer au sapin des montagnes
« L'humble saule qui croît dans le fond des vallons,
« Aux roses des jardins les roses des buissons,
« Et le gland qu'on dédaigne à l'olive estimée
« Pour son goût savoureux et son huile embaumée.



«   Elle est folâtre et vive autant que le chevreau
«   Que le pâtre ne peut ramener le troupeau ;
«   Mais son air est modeste, et sa pudeur rappelle
«   La sainte dont l'image est dans notre chapelle.
«   Son sourire est plus doux que le raisin vermeil,
«   Mûri sur les coteaux exposés au soleil,