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427 « Pour avoir ton pardon, il faudra devant nous, « Ainsi qu'un suppliant, te mettre à deux genoux ; « Ensuite (nous savons que parfois lu t'amuses « A brûler quelque encens dans le temple des Muses ) « Tu nous réciteras, ta grâce est à ce prix, « Ces vers que lu faisais lorsque je te surpris. » Je m'agenouillai donc par leur douce contrainte, Et moins pour désarmer une colère feinte Que pour être à leurs pieds quelques instants de plus, Je choisis dans mes vers ces vers que je leur lus. J'avais pour ma cousine achevé celte ouvrage; Mais d'en faire l'aveu je n'eus pas le courage. « Lorsque ma bien-aimée apparaît parmi nous, « C'est comme la plus belle, au jugement de tous. « Vouloir lui comparer ses jalouses compagnes, « Ce serait comparer au sapin des montagnes « L'humble saule qui croît dans le fond des vallons, « Aux roses des jardins les roses des buissons, « Et le gland qu'on dédaigne à l'olive estimée « Pour son goût savoureux et son huile embaumée. « Elle est folâtre et vive autant que le chevreau « Que le pâtre ne peut ramener le troupeau ; « Mais son air est modeste, et sa pudeur rappelle « La sainte dont l'image est dans notre chapelle. « Son sourire est plus doux que le raisin vermeil, « Mûri sur les coteaux exposés au soleil,