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 Se plaçant à un point de vue purement formel et subjectif,
 il n'a pas su reconnaître une nécessité objective dans ce
 mouvement dialectique de la raison, ni trouver aux antino-
mies une conciliation , une solution également objective.
Mais il n'a vu dans ce conflit de la raison qu'une illusion
essentielle et nécessaire de la raison elle-même, illusion qui
n'existe qu'autant qu'elle sort d'elle-même, et qu'elle pro-
 nonce sur la réalité des objets, mais qui disparaît si elle se
renferme en elle-même, et dans ses perceptions phénomé-
 nales. D'ailleurs, Kant n'a fait qu'une application incomplète
des antinomies. En partant de sa division fondamentale des
catégories, il n'a reconnu el discuté que les qualres antino-
mies cosmologiques. Mais un examen plus attentif de la
forme dialectique de la raison lui aurait montré que chaque
notion constitue l'unité d'un moment opposé auquel on
pourrait donner la forme d'une proposition antinomique.
Devenir, existence, etc., et toutes les autres notions peuvent
chacune fournir une antinomie, et l'on démontrerait ainsi
qu'il y a autant d'antinomies que de notions (1). Pour Hegel,
la raison el la pensée ne sont pas des principes abstraits et
subjectifs, mais ce qu'il y a de plus objectif et de plus concret ;
elles constituent le fond même de chaque existence. D'où il
suit que les déterminations de la pensée sont les détermina-
tions mêmes de l'être. L'esprit seul est le vrai, dit Hegel, il
est la seule réalité. C'est là la plus haute notion qu'on doive
aux temps modernes et à leur religion. L'esprit est l'essence
ou l'être en soi, se déterminant lui-même, devenant autre que
lui-même, et cependant demeurant toujours identique à lui-
même. La science des choses spirituelles doit être la science que
l'esprit a de lui-même, c'est-à-dire, l'esprit doit se savoir com-


     (i) Loijik., Ziveit., Abschnilt., Ersi., Kap., die reine quanlilale Anmerk. 2,
p.    2t6.