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question six ans après, lorsque les consuls tirent publier
solennellement les privilèges de la ville de Lyon dans la
cour du gardiateur.
   Les envahissements du pouvoir royal qui avaient d'abord
profité à la généralité des citoyens lyonnais, devint bientôt
à charge à la majorité. La haute bourgeoisie, qui seule
parvenait au Consulat, se ht accorder des titres de noblesse
qu'elle payait au roi, mais dont le peuple faisait en défi-
nitive les frais, parce qu'elle était ensuite exempte des charges
de la ville, et le menu peuple était d'autant plus foulé
que les consuls, chargés de voler les impôts, se montraient
généreux pour la royauté, à la condition que celle-ci les lais-
serait s'enrichir ou du moins tolérerait leurs exactions. Par
une réciprocité de procédés toute naturelle, la tolérance de
la royauté alla si loin , qu'il se forma dans la ville une
véritable oligarchie Quelques familles, une vingtaine en-
viron, s'étaient pour ainsi dire inféodé le Consulat, et se per-
pétuaient à la tète des affaires grâce à un abus étrange né
d'une tentative d'amélioration, tant il est difficile de faire
le bien dans une administration où le privilège de caste a
pris pied. Lors de la création du Consulat, il avait été con-
venu qu'on élirait chaque année les douze échevins. On s'a-
perçut bientôt que cette rénovation totale du personnel
administratif avait de graves inconvénients, tels que celui
d'exposer la ville à un brusque changement de régime.
Pour donner plus de suite à la gestion municipale, la durée
des fonctions des consuls fut portée à deux ans, et on arrêta,
en conséquence, qu'on n'en élirait plus que six chaque année,
trois de chaque côté de la Saône, et que les six autres
resteraient jusqu'à l'année suivante pour mettre leurs collègues
au courant des affaires. Voilà qui était bien ; mais, sous pré-
texte de donner encore plus de force à la tradition admi-
nistrative , on décida que les six consuls sortants auraient