Revue du Lyonnais » série 1 - n°17 ( 1843 ) » pp.354

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  déclara archevêque par la grrtce de Dieu. Celte tendance
  antilibèrale commença h se manifester dès le X° siècle, ei
  se développa rapidement avec la féodalité ; mais le change-
  ment de régime ne fut complet qu'en 1173, après la tran-
  saction conclue entre l'église et le comte ou plutôt sa fa-
  mille, car la fonction de comte était devenue héréditaire
  comme toutes les autres pendant les derniers siècles. En effet,
  par cette transaction, on pourrait dire ce marché, les chanoines
  et l'archevêque acquirent tous les droits régaliens, et même
  le titre indivis de comte de Lyon, qu'ils s'attribuèrent tous
  individuellement a partir de cette époque.
     Cependant les Lyonnais, qui n'étaient pour rien dans tous
 ces arrangements, n'y auraient peut-être pas trouvé à redire,
 s'ils n'avaient été chargés d'en payer les frais. L'église de
 Lyon, après avoir acheté à prix d'argent, à l'empereur et
 au comte, les droits qu'ils prétendaient avoir sur la ville, voulut
 rentrer dans ses avances, et pour cela surchargea d'impôts
 les citoyens, chez lesquels s'était religieusement transmise la
 tradition d'un passé plein de gloire et de libertés munici-
 pales.
    Tant que les troubles avaient duré, les clercs et les gens
de guerre avaient naturellement dominé; mais insensible-
 ment la bourgeoisie s'était relevée de son abaissement. La
population industrielle, qui n'avait pu se résoudre, même dans
les moments les plus difficiles, à abandonner un poste aussi
avantageux pour le commerce, avait pris un grand dévelop-
pement, surtout depuis les Croisades, qui n'avaient pas peu
contribué a l'enrichir. Elle commença à protester contre
l'injustice dont elle avait à souffrir.
    Vers la fin du XII e siècle, un riche négociant de Lyon, nom-
mé Valdo, et qui donna, dit-on, son nom à la secte des Vau-
dois, osa porter un regard scrutateur sur l'origine du pouvoir et
de la richesse de l'église de Lyon. Ce Valdo était un homme