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qu'on ne procédait à de nouvelles élections que lorsqu'il
fallait combler les lacunes que la mort ou tout autre événe-
ment avait faites. Je reviendrai sur ce sujet.
   On sait que Lyon fut longtemps la capitale des Gaules
sous les Romains, et Tacite nous apprend même que les
membres du sénat de cette ville obtinrent le privilège et
l'honneur de siéger parmi les pères conscrits de Rome, grâce
au bon vouloir de Claude, qui, étant né dans la cité gauloise,
lui portait une affection toute filiale. Plus tard, celte ville
déchut de son rang; mais elle garda son gouvernement mu-
nicipal ; seulement on comprend qu'à travers toutes les r é -
volutions qui suivirent la chute de l'empire romain, il dut
éprouver bien des vicissitudes et des altérations. 11 est évi-
dent que l'administration du chef-lieu du royaume de Bour-
gogne sous la loi Gombelte ne devait guère ressembler à
celle de l'antique capitale des Gaules, lorsqu'elle était l'é-
mule de Rome; néanmoins il est probable que le corps des
bourgeois forma toujours une communauté ayant le droit de
se choisir ses chefs, ses administrateurs.
   Les malheurs qui frappèrent successivement la ville de Lyon
après l'invasion des Barbares avaient considérablement di-
minué la population civile, industrielle de cette cité jadis si
florissante; son sénat avait même complètement disparu, ou
du moins s'était transformé, ainsi que les idées, et avait fait
place au célèbre collège ecclésiastique, connu sous le nom
de Chapitre de Lyon; le comte avait été supplanté par l'é-
voque, qui, au milieu du désordre général et du relâchement
de tous les liens nationaux, était devenu roi de sa cité.
Longtemps cet élat de chose put subsister sans blesser les
droits des citoyens, puisqu'ils nommaient eux-mêmes l'évêque,
tandis que le comte n'était qu'un envoyé du pouvoir central.
Mais tout changea de face lorsque le prélat répudia l'élection
populaire, et, affectant les attributs de la souveraineté, se