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s'attacher des talents qui ont fait leurs preuves : MM. Boulo, Barrielle, Duluc,
Poitevin, Garbet et M l l e Lehuen , noire agréable Dugazon de l'an passé.
Il ne lui restera plus qu'à constituer un répertoire nombreux, solide et va-
riée, où tous les genres, toutes les écoles viennent se produire et se prêter un
mutuel appui. Il ne faut négliger aucun des moyens qu'on a en son pou-
voir et leur faire rendre à chacun tout ce qu'ils peuvent donner. Ainsi la
comédie aurait pu monter ou reprendre un plus grand nombre d'ouvrages,
et le ballet se montrer d'une moins grande stérilité. L'opéra tient en réserve de
précieux trésors. Don Juan,     Norma et Moïse nous feraient attendre patiem-
ment les Slarlyrs et Charles VI, et laisseraient reposer un peu les chefs-d'Å“u-
vre sur lesquels nous vivons depuis plusieurs années : Guillaume Tell,         Robert,
les Huguenots et la Juive.
  Quant au petit théâtre des Céleslins, la pauvreté, le mauvais goût des
ouvrages que Paris nous envoie, réagit d'une manière fâcheuse sur son ré-
pertoire et partant sur ses recettes. Peut-on voir deux fois des bouffonneries
telles que Derrière   l'Alcôve, les Égarements    d'une Canne et d'un       Parapluie,
MeronCe, la Rue de la Lune, Jonathns, et combien d'autres, où la pudeur pu-
blique, autant que le taotsens commun, est étrangement blessée, et où l'on
ne trouve à louer que le talent comique et vrai de M . Fournier. Quelle singu-
lière opinion anrait-on de nos mœurs et de notre langage si on voulait voir, dans
de telles productions, le reflet de notre société ! C'est à peine si on peut analj'ser
devant sa femme ou sa fille la pièce que l'on a vue. Aussi, conseillons-nous vi-
vement à M. Duplan, autant dans son intérêt que clans l'intérêt de la morale pu-
blique, d'être à l'avenir seul maître de la composition des représentations
à bénéfice, laissée jusqu'ici à la spéculation des bénéficiaires, et de plus,
nous l'engageons à réserver, comme faisait M . Singier, deux jours de la se-
maine   à des spectacles de      choix, où la mère pourrait        amener sa fille,
l'époux sa jeune épouse. Le joli répertoire de Scribe serait à remonter eu
entier et deviendrait une nouveauté pour une foule de spectateurs.               Que
M . Duplan veuille y songer et réaliser bientôt la rénovation de notre se-
conde scène.
   Jamais hiver n'avait vu autant de concerts se succéder les uns aux'autres et
jamais la foule ne leur avait été si constante. Le Cercle'Musical entre pour
beaucoup dans ce progrès, de même que la société des Amis-des-Arts a
augmenté dans le public le goût de la peinture, et fait accroître le nombre
des acquisitions particulières. La brillante salle du Cercle attire à elle tout
la fashion lyonnaise, tout ce qu'il y a de monde artiste et amateur à Lyon.
Les uns viennent pour voir ou pour être vus, les autres, et c'est le petit
nombre, par amour pour l'art. Quoiqu'il eu soit, partout on se rend avec