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chaque morceau qu'il t'ait exécuter pour connaître sa valeur artistique comme
chef d'orchestre et comme compositeur.
  Musard ne pouvait pas en arrivant improviser son orchestre de l'aris. Que
peut faire un général de troupes qu'il ne connaît pas et dont il n'est pas connu !
Chercher à les animer de son courage, à les faire marcher en avant. C'est ce
qu'a fait Musard dans cette première nuit, véritable champ de bataille, qui
pouvait devenir son Waterloo. Car il arrivait ici avec une réputation à soutenir.
Il l'a soutenue, surtout dans les deux concerts qu'il a donnés plus tard, avec
un orchestre aguerri et nombreux, devant un auditoire plus apte à le juger.
Son quadrille des Echos, chose unique, a failli avoir les honneurs du bis.
  Nous aurons le plaisir de l'entendre encore ; Musard a été retenu pour di-
riger le bal qui suivra le concert dans la grande fête donnée pour les victimes
de la Guadeloupe. Car si, là bas, dans une de nos colonies, il y a des veuves,
des orphelins et des malheureux que cette catastrophe a rendus fous, nous
danserons ici au bénéfice de tant d'infortunes, nous ferons de la bienfaisance
et de la philanthropie avec des valses et des quadrilles. Mais enfin, grâce à ce
nouveau mobile, nous grossirons, nous voilerons les huit cents francs votés
par notre conseil municipal pour cette infortunée Guadeloupe qui nous en-
voyait six mille francs aux jours de nos inondations. Espérons donc que celte
fête, pour laquelle de nombreux préparatifs         ont lieu, réalisera toutes les
fructueuses espérances qu'on y attache et qu'il n'en sera pas cette fois comme
de ces deux grands concerts pour nos malheureux ouvriers où les frais absor-
bèrent 2 7 , 0 0 0 fr. de recette. On dit, du reste, que M. Musard a généreu-
sement renoncé aux mille fr. qui lui étaient ofl'erts pour diriger le bal. Une
pareille conduite, à laquelle nos artistes nous ont déjà habitués, ne nous
étonnerait pas de la part de Musard. Ce serait noblement prendre chez
nous droit de cité.
  En attendant la double séduction de bienfaisance et de plaisir que nous
promet la fête du 24 de ce mois, notre Grand-Théâtre, pour finir les derniers
jours de son orageux semestre, a emprunté à l'Opéra la jolie voix de fouiller,
voix mélodieuse et pure      qui nous a rappelé celle de Ponchard, mais qui
n'a pas la force, la puissance et l'ampleur nécessaires aux grandes partitions.
Donnez à l'élève le répertoire de son maître, et vous apprécierez mieux
encore tout le charme d'une voix que l'on compromet dans les difficultés
d'une musique pour laquelle elle n'est pas faite.
  Encore quelques jours, et le directeur de nos théâtres, M. Duplan, en
aura fini avec tous les embarras d'une position qu'il lui a fallu accepter, et
nous le verrons alors fonctionner avec des éléments de son choix. Il a su con-
server des artistes aimés comme MM. Delahayc, Scott, M m '' 5 Miro e t M o r c l , et