Revue du Lyonnais » série 1 - n°17 ( 1843 ) » pp.249

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                          LE     MARQUIS.

Si c'est une licence elle est un peu hardie !
                               MOLIÈRE.

Une licence ! non, non ! pour la comédie
Fustiger les travers est un droit tout acquis.
Vous croyez qu'elle en veut aux ducs, comtes, marq
Non : elle en veut à l'homme, au vice, nu ridicule...
Mais devant aucun rang sa gaité ne recule.
Pour détourner les traits dont l'arme la raison,
Il nous faut des vertus... et non pas un blason !
Je m'embarrasserais d'un titre! à Dieu ne plaise !
Grdce à l'appui du roi, Messieurs, je puis à l'aise
Me prendre à toutes gens, et quand devant mes pas
Je trouve un... fût—il duc, je ne m'arrête pas.
                               I.E    ROI.

C'est bien ; mais chaque jour, mon divin moraliste,
De nos originaux vous épuisez la liste,
Et bientôt vous n'aurez presque rien à glaner.
                               MOLIÈRE.

Oh ! que de champs encor restent à moissonner !
La scène à chaque pas me paraît agrandie :
Et, sans quitter la cour, quelle ample comédie,
Si je voulais donner à ma verve l'essor !
                               LE     ROI.
Voyons !
                               MOLIÈRE.
           Sire !
                               LE     ROI.
                    Voyons !
                               MOLIÈRE.

                             Je n'ai pas peint encor
Le flatteur... ce flatteur, suivant de la fortune,
De qui le fade encens parfois nous importune ;
Ni cet autre flatteur qu'on nomme courtisan,
Du pouvoir, quel qu'il soit, assuré partisan ;