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 Insolent ; imposez silence après l'injure,
 Vous serez respecté ! vous êtes noble ! et prompl
 A demander du sang pour laver un affront.
 Allez donc ! je me ris de toutes ces chimères
 De sang noble gardé par l'honneur de vos mères !..
 Cet honneur m'est suspect, pour tout dire, et je mets
 Autre part ma noblesse et ne la perds jamais.
J'ai mes combats aussi, mais mon champ de bataille,
C'est mon cœur. Là parfois, et d'estoc et de taille,
 Contre mes passions je lutte ; je poursuis
Ce grand but : Devenir meilleur que je ne suis.
Je me dis " Remportons encor cette victoire,
             .
Et laissons, s'il se peut, sans tache mon histoire.
Or, voyez, tout-à-1'heure a mes yeux s'est offert
L'ennemi détesté par qui j'ai tant souffert ;
Qui fit à mon amour une mortelle offense,
Et qu'un hasard me livre à présent sans défense.
Jusqu'au sang de nos rois il élève ses vœux,
Mais il n'y peut monter qu'autant que je le veux.
Son sort est dans mes mains. Sa rapide fortune
Est une insulte à tous, à tous est importune...
Je le puis écraser sous mes pieds... pour cela
Il me faut quelques mots... ces mots sont écrits là...
Hé bien! de ces papiers ne laissons nulle trace...
       (Il déchire les lettres).
Je vous hais!., je vous hais!.. Mais ma pitié fait grâce...
Suis-je noble à présent !
                                 LAUZUN.
                               Oui, c'est d'un noble coeur ;
Mais je ne puis en rien reconnaître un vainqueur :
Ma générosité veut égaler la vôtre...
    (Il lui tend la main).
La main !
                                MOLIÈRE.
                  Non, ce serait déroger l'un et l'autre.
(/li mande entre et court se jeter dans les bras de Molière. Le rideau tombe).