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              LAUZUN, se relevant vivement.
        Quoi! vous ici! D'où sortez-vous?
         MOLiiiBE, montrant la porte de l'oratoire.
                                                      De là.
                          LAUZUN.
Delà?
                         MOLIÈRE.
          C'est un réduit merveilleux, je vous jure,
Protégeant la vengeance aussi bien que l'injure ;
Où vous êtes entré tantôt fort prudemment,
Et qui, plus tard, servait l'époux contre l'amant.
J'ai tout vu, je sais tout. J'ai surpris au passage,
Vos lettres... les voilà... môme un dernier message
De ce soir... un poulet en style précieux
Où vous vous égayez sur moi de votre mieux.
Or, tandis qu'à l'écart, le cœur gonflé de rage,
Je cherchais un moyen de punir votre outrage,
La princesse est venue... alors j'ai tout appris.
Et ma haine pour vous s'est changée en mépris,
Car se jouer ainsi de l'amour d'une femme
N'est pas d'un séducteur, Monsieur, c'est d'un infâme!
    LAUZUN, courant à Molière et tirant d demi son épée.
Ah ! c'en est trop !.. mais quoi ! tu n'es pas noble !
                          MOLIÈRE.
                                                  Non.
Vous le savez assez : Poquelin est mon nom.
Par ce nom trop bourgeois votre rage est trompée,
Et vous dérogeriez... Rengainez votre épée.
Vous êtes noble, vous, et sortez, l'on voit bien,
Non pas tout simplement de quelque homme de bien,
Mais d'aïeux, gens de fer, grands saccageurs de villes,
Héros sanglants vomis par nos guerres civiles,
Et qui, pour tout talent, pour unique vertu,
Tuaient !.. Parez-vous bien du lustre qu'ils ont eu.
A l'abri de leur nom soyez fourbe, parjure,