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Cœurs simples, ingénus, coquettes, grandes dames,
Que je mets au théâtre, et suis d'un œil jaloux,
Les plus belles toujours ont quelques traits de vous.
Oui, vous êtes Lucile, et, j'en rougis de honte,
Moi, moi, je me suis peint sous le nom de Cléonle.
                        ARMANDE.

Soyons encore Lucile et Cléonle 'aujourd'hui...
Je viens à vous comme elle ; apaisez comme lui
Votre dépit jaloux. Voyez.... je vous demande
Ma grâce... Voulez-vous mêla donner?
                        MOLIÈRE.
                                            Armande !
                        ARMANDE.
Me boudez-vous encor?
                        MOLIÈRE.

                         Je le devrais.
                        ARMANDE.

                                         Oh! non :
Voyez, je fais bien plus que Lucile : pardon !
Vous me pardonnerez, vous avez dit vous-même...
                         MOLIÈRE.

Oh ! que vous savez bien à quel point je vous aime!
                        ARMANDE.

Sans doule vous m'aimez, mais je vous aime aussi,
Molière, et pour vous voir je suis venue ici.
Je disais : il est seul... malheureux du silence
Et des froideurs du roi, blessé de l'insolence
De la cabale... Il souffre!.. Oh! je veux lui parler,
Et, pleurant avec lui du moins le consoler.
Je venais, quand Baron, tôle à folle cervelle,
En courant m'a jeté celte bonne nouvelle
Du Bourgeois gentilhomme et de l'ordre du roi.
Maintenant, ai—je dit, qu'a-t-il besoin de moi?
J'irais pour partager son triomphe, ce semble,
 El seul il a souffert!