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170 l'analyse desquels celte élude nous a conduite constate, par la saisissante logique des chiffres, dans quelle infériorité rela- tive est placée la France. Les Colonies françaises, déjà si insuffisantes et si peu nom- breuses, sont négligées par leur métropole ; elles languissent dans un déplorable marasme et sont menacées dans leur avenir. La marine militaire de la France est comprimée sous des entraves funestes. La marine marchande, celle précieuse ressource de toute puissance inarilime, reste arriérée et décroît lentement, pendant que toutes les autres marines pro- gressent. La France enfin possède à peine, en 1842, une force maritime égale à celle qu'elle possédait, il y a cinquante ans! L'inconcevable négligence qui cause ou tolère ce déplorable étal de choses est une faule et une faule immense, si elle n'est pas un crime ; elle compromet le présent et l'avenir du pays. La marine est devenue aujourd'hui plus que jamais le plus énergique moyen de pouvoir et de prospérité que puisse posséder un peuple; car, de plus en plus, à mesure que nous avancerons dans l'avenir, le commerce sera l'anie de l'impor- tance politique des nations et la marine sera l'anie du com- merce. Tout peuple qui ne possédera pas une puissante m a r i n ; , tout peuple qui négligera d'enlrelenir et de dévelop- per son pouvoir maritime devra donc s'attendre à perdre rapidement sa prospérité, sa richesse et sa prépondérance politique. Les autres peuples apprendront à se passer de lui, tandis que, de plus en plus, il aura besoin des autres peuples. Il tombera dans l'isolement, et bientôt son nom disparaîtra de la lisle des grandes nations. La France est-elle donc destinée à subir ce dépérissement fatal! Ne peut-elle secouer les entraves qui la compriment ? Qui donc l'oblige à rester humblement courbée, quel mauvais génie paralyse donc sa force et sa volonté ?.... Et pourtant le danger s'accroît et menace chaque jour davantage! Tandis que Ja France reste indifférente et engourdie, l'Angleterre poursuit