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163 tenue, pendant l'année 1840, à la hauteur du chiffre moyen ordinaire. Le décroîssement de l'exportation des vins fran- çais à la destination des colonies, en 1840, a donc été un fait exceptionnel qui vient corroborer les preuves, déjà nombreu- ses et saisissantes, du dépérissement du commerce colonial. L'exportation des vins peut d'ailleurs fournir un nouvel exem- ple de la solidarité qui unit le commerce colonial et les indus- tries métropolitaines. La somme totale annuelle de l'exporta- tion générale des vins s'élève, en moyenne, à 120,000,000 li- tres, répartis entre trente-deux destinations principales. De cette quantité, les colonies françaises reçoivent, ou du moins ont reçu jusqu'à présent, chaque année, la dixième partie. En d'autres termes, nos colonies sont un marché exceptionnel dont l'alimentation, exclusivement assurée à nos propriétaires vinicoles, absorbe un dixième de l'exportation générale des vins. En présence de la détresse qui pèse sur cette intéres- sante branche de l'agriculture française, on comprend com- bien le décroissemenl de ses exportations pour les colonies serait un fait déplorable. Ce décroîssement ne froisserait pas seulement les intérêts de notre agriculture , il exercerait encore une fatale influence sur la navigation réservée au pa- villon national. L'exportation des vins fournit, en moyenne annuelle, 40 pour cent du tonnage formant la charge, malheu- reusement toujours incomplète, des navires qui, de France, vont aux colonies. Tout d é c a i s s e m e n t de la quantité des vins exportés à cette destination produirait donc une diminution de fret pour la navigation réservée; ce serait là encore un nouveau motif de décadence et de ruine pour la marine mar- chande du pays. Le classement, par ordre de valeurs, des marchandises composant le commerce colonial offre un sujet d'étude aussi instructif que le classement par ordre de quantités. Voici