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et dernière fois. Louis XIII était dans notre ville avec la
Cour. Ce qu'il y eut de logements disponibles à la Visitation
fut pris par les princes ; quant à l'évoque de Genève, il lui
échut la chambre du confesseur de l'Ordre, dans une petite
maison louée à un jardinier. La Mère deBlonay prodiguait à
ce digne pontife, qui allait leur être ravi, tout ce que ratta-
chement le plus pur et la reconnaissance lui inspiraient de
soins délicats. On voulut le sortir de cet humble gîte, mais
il répondit avec son ingénieuse bonhommie : « Laissez-moi
ce petit trou auprès de mes colombes ; je leur dois des secours
plus qu'à nul autre. » Il lui fut pénible de ne pas trouver à
Lyon Mgr. de Marquemont, envoyé par le roi en ambassade
à Rome, où il fui créé cardinal.
   En ce lemps-là, M me de Chantai, venant de Dijon, vit à
Lyon François de Sales.
   Le jour de la Conception de Marie, notre ville célébrant
l'entrée magnifique du roi Louis XIII, François de Sales fit
un très beau discours aux Visitandines, tant sur le mystère
que sur l'entrée du roi.
   Le second dimanche de l'Avent, les RR. PP. du Grand-
Collège prièrent Saint François de se faire entendre dans
leur chapelle. La Mère de Blonay lui offrit une voiture qu'il
refusa. « Il ferait beau, dit-il, me voir aller en carrosse prê-
cher la pénitence de saint Jean et la pauvreté évangélique. »
   Un jour, en attendant François de Sales, un de ses domes-
tiques, se tenant près du parloir, vint à chanter. Le prélat
qui ne l'avait jamais entendu fredonner le moindre petit air,
dit avec élonnementà la Mère deBlonay: « Ma Mère, Pierre
chante. » Mme de Blonay continuait avec ardeur à parler à
saint François, et toujours le pauvre laquais chantait, ne soup-
çonnant pas que son bon maîlre l'entendît. François de Sales
se mit de rechef à dire à Mmc de Blonay : « Mais, ma Mère,
diricz-vous que Pierre chante?