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granitiques de Saint-Agrève, des cailloux roulés volcaniques,
que les habitants croient avoir été apportés par des passants,
tellement ils sont étrangers au sol qui les supporte, et bien
plus, tout le haut plateau que surmonte le Mézenc et qui
domine à la fois le Rhône et la Loire, se montrera jonché des
restes analogues d'un ancien cours d'eau.
   Alors tous les phénomènes s'expliquent ; de grandes eaux
ont surmonté la plupart des sommités primordiales de la France
centrale ; leur élévation de 1,300 ù 1,400 mètres leur a per-
mis de battre les flancs des pûtes volcaniques du Mézenc, du
Gerbier-de-Joncs, du Mont-Dorc et du Cantal ; elles ont
peut-être même pénétré à quelque distance dans l'intérieur
des fractures de ces cratères de soulèvement, et c'est probable-
ment à elles qu'il faut attribuer une partie des démolitions
qui, tout autant que les éboulements des temps actuels, en
rendent certaines faces entièrement inabordables.
   Sur l'ensemble du plateau, les érosions de ces courants se sont
aussi combinées aux formes du soulèvement; elles les ont compli-
qué de leurs effets propres ; de là cette disposition irrégulière
des dépressions qui ne s'accorde que difficilement avec celle des
axes de fracture et de bombement : de là enfin cette immense
quantité de vallées et de petits ruisseaux dont la direction dans
tous les sens a déjà été indiquée par MM. Elie de Beaumont
et Dufrenoy, comme caractéristique pour ces régions pri-
mordiales.
   Si l'on considère les excavations des bassins tertiaires du Puy
et de l'Auvergne, celles qu'ont subi les conglomérats lacus-
tres de la Bresse, on arrive naturellement à conclure que
c'est vers la fin de l'époque tertiaire que ce flux est sur-
venu. Mais, autour de celte période, l'énergie volcanique
développait toute son intensité ; déjà d'anciennes coulées
basaltiques s'étaient étalées sur l'Auvergne, le Velay, le Vi-
varais et le Languedoc ; elles furent déchiquetées par le tor-