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dente. Aussi le lit de ce fleuve est-il la plus forte expres-
sion de l'action diluviennne dans cette extrémité de notre
pays ?
   Mais la vitesse d'impulsion ou le volume des eaux leur a
permis encore de s'écouler en partie directement vers le
sud. Pour gagner la Méditerranée par la voie la plus courte,
elles durent franchir le prolongement oriental de la Montagne-
Noire, el les traces de ce passage sont des plus évidentes, tant
dans le bassin de Bédarrieux que sur les hauteurs du col de
Soumentre dont l'altitude, d'après la température des sources
et des puits, seul moyen d'appréciation dont j'ai pu disposer,
serait d'environ 400 mètres.
    Le cours sinueux de la lame qui a creusé le lit de la Peyne,
 ayant travaillé indifféremment les schistes, les calcaires et les
 grès du système carbonifère, y a façonné une de ces portions
 de vallées à angles saillants et rentrants correspondants, ob-
jets de tant de débats dans l'ancienne géologie ; elles s'expli-
quent maintenant aussi facilement par des carambolages
horisonlaux, que les buttes arrondies et espacées par des
combes largement évasées de la Bresse, se conçoivent à l'aide
des ricochets verticaux de lames douées d'une énergie analogue.
Du reste, ce courant a encore abandonné, dans l'étroit et sau-
sage défilé de Pôzènes, des terres jaunes entremêlées de tous
les débris des roches voisines ; et ces débris ne venant pas de
loin conservent quelque chose de leurs angles. A Vailhans,
le môme torrent a rencontré une barrière de quarz de 2 à
3 mètres d'épaisseur, qu'il a non seulement dénudé de son
entourage schisteux de manière à la laisser saillante comme
une muraille d'une vingtaine de mètres de hauteur, mais
dont il a encore crénelé le sommet, perforé les flancs et
scié une partie de manière à y ouvrir une porte défendue de
part et d'autre par la plus étrange fortification qu'il soit pos-
sible d'imaginer.