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91 régions Alpine et Pyrénéenne, dans le Jura, les Vosges et îa Forét-Noire; plus loin, vers le nord, dans les montagnes de la Grande-Bretagne et de la Scandinavie ; enfin, pour notre part, nous avons successivement vu les montagnes lyonnaises, celles de l'Auvergne, les Appennins de la Toscane, les monta- gnes de l'Odenwaldt, de la Hardi et du Hundsruck, porter des empreintes de l'action des eaux, toutes aussi prononcées que celles des contrées précédentes. En présence d'un fait tellement développé, les géologues ont dû naturellement s'enquérir de ses causes, et le résultat de leurs investigations a été la production de quatre hypothè- ses principales, parmi lesquelles il s'agit de trouver la plus rationnelle. Suivant les uns, d'énormes glaciers, échelonnés sur toutes les hauteurs, ont poussé devant eux, jusque dans les plaines basses, des moraines provenant de la destruction des monta- gnes supérieures. Mais même en faisant abstraction de la possibilité de la formation et de l'extension très problémati- que de ces glaciers, n'est-on pas en droit de se demander comment ils ont pu avec leur rigidité produire, par exemple, les burinages si hardis et si élégamment contournés que l'on découvre à la surface de certaines roches; comment ils ont tracé ceux qui, décrivant au fond de quelques vallées des courbes circulaires, semblent indiquer des espèces de r e - mous; comment ils ont façonné les formes flexueuses des col- lines de la Bresse et du Bas-Dauphiné, dont les roches mou- tonnées des Alpes ne sont qu'une légère variante. On ne voit pas plus clairement de quelle manière ils ont plaqué contre les lianes abruptes de la monlagne de Fourvière, ou contre les balmesqui forment les deux versants opposés de la Bresse, un mélange confus de terre à pisé, de cailloux roulés et de blocs erratiques venant des Alpes et du Jura. Peut-on en- core raisonnablcmenl supposer qu'ils aient aussi aggrandi