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                                cSO
une opinion sur l'Å“uvre de M. Mayer. Mais que dire d'un
tableau peint dans une langue qu'on ne connaît pas? Si
nous nous permettions de dire : cette mer est sale, ce ciel
est sans caractère, celle coque de barque est contre toutes
les lois de l'architecture navale, on nous répondrait peut-
être : (oui cela est vrai, allez-y voir!
     On retrouve, à un haut degré, dans la petite toile que
M. Gudin a mise au Salon toutes les qualités de son pinceau
 large, facile, ferme et spirituel. Il y a au ciel une èclaircie,
laissant glisser le soleil sur les vagues, d'une vérité à faire
illusion.On ne peut, au reste, parler des tableaux de cet ar-
 tiste sans risquer de retomber dans des redites élogieuses ;
 tenons-nous en à ceci : notre peinture de marine a trouvé
sonlluysdaél.
    De toute la foule qui se presse au Salon, une fraction
bien minime se hasarde jusqu'il la salle où sont reléguées les
sculptures, et encore n'y reste-l-elle que le temps strictement
nécessaire pour dire deux ou trois fois « c'est fort beau! »
en regardant tranquillement les objets offerts à son admira-
lion; cette indifférence s'explique; devant un tableau, si le
public ne peut juger ce qui constitue la peinture propre-
ment dite, il se rattache à la couleur qui le séduit, ou à un
sujet qui l'intéresse, tandisque, face à face avec une statue,
ne trouvant que l'art seul, dépouillé de tout accessoire, il
se voit contraint de reconnaître son incompétence; l'impossi-
bilité de juger la sculpture pour qui n'est pas artiste est telle-
ment comprise par tous, que la critique elle-même, en
dépit de son outrecuidance, se sent mal à l'aise pour en parler.
    La sculpture, celui de tous les arts qui est le plus sévère, le
plus abstrait, le plus en dehors de toutes les habitudes de la vie
réelle, ne s'improvise pas impunément ; on ne joue pas avec le
marbre comme avec la couleur ; l'erreur est plus facile à com-
mettre, et plus difficile h réparer; c'est, avant tout, un art de