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On propose de favoriser chez nous la culture du pavot, mais ne sail-on donc pas que la foule préfère ce qui est étranger, parce que. c'est étranger? Ne voit-on pas que, maigre les dé- fenses, le pavot est cultivé dans six provinces? Je l'ai vu moi- mPmc dans la province de Yunnan, où on en prépaie chaque année plusieurs milliers de caisses; et, cependant, l'argent devient toujours plus rare dans celle province... Le dommage causé par l'opium, sous le rapport de l'argent, n'est qu'au second ordre ; le plus grand mal est celui qu'il fait au peuple, la force de l'étal. On peul relever un penple a; pauvri, mais il n'y a point de moyens avec un peuple énervé par le luxe. L'histoire de Formosa est là pour nous l'apprendre Les che- veux rouges sont venus pour séduire le peuple, l'engager à fumer l'opium. Cet usage s'est répandu, les Nationaux sont énervés, sans force et prêts a tomber sous la domination étrangère. Les Anglais sont de la race des cheveux rouges (Hung-Maou); en nous apportant l'opium, leur intention a été d'affaiblir l'empire du milieu il termine en deman- dant la peine de mort contre celui qui a irait chez lui ou vendrait plus de 1000 callies de celle drogue. Le censeur du département militaire, Heu-IIeu, reproduit les mêmes arguments. Il veut qu'on arrête les principaux marchands, qu'on avertisse les étrangers de ne plus apporter d'opium sous peine de mort. Quoique leur nature, dit-il, soit d'un degré inférieur, semblable à celle des chiens el des moulons, ils seront assez intelligents pour choisir le meilleur parti et ne pas s'exposer au danger. La diversité de ces opinions témoigne assez que les Chinois étaient, à l'égard de l'opium, aussi embarrassés que nous le sommes quelquefois pour le sucre, le sel, le tabac, l'eau-de- vie, les prohibitions et les droits protecteurs. Après l'exposition de ces débats, on fera encore cette ques- tion : mais si les Anglais n'avaient pas eu le dessein d'empoi-