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    Vil esclavage ! malheureuse servitude ! quand donc aurez-vous UD
terme ? Quand s'élèvera le soleil sacré de la liberté, pour dissiper
cette sombre nuit?
    La lumière de la liberté et de la vérité s'étend jusqu'aux dernières
extrémités du monde. Le droit protège de son égide d'or même les
peuplades sauvages des Nègres.
    Les lamentations du malheur retentissent dans les forêts du Bal-
kan, où il n'y a point de temple à la liberté; on y entend seulement
bruire les chaînes traînées par les chrétiens.
    Dans les coins les plus reculés du monde, pénètre déjà cette pa-
role de foi : que le soleil de la délivrance éclaire les peuples et que
l'incrédulité disparaît.
    Mais là où se fit d'abord entendre la parole du Sauveur ; où les
actions héroïques du passé sont le miroir des âmes fortes, là le
dôme de la foi s'écroule !
    Ecoutez-moi donc, ô Père bienheureux, dans le sein duquel re-
posent tous les mondes ; toi qui m'as doué de la vue pour voir la
vérité, écoute ta créature !
    Un Bulgare assis contre un froid rocher est plongé dans un pro-
fond désespoir; il élève vers toi un regard plein d'espérance. Sei-
gneur, ayes pitié !
    Ah ! éclaire les autres peuples, qu'ils connaissent les peines de
leurs frères. Rappelles-leur notre seule espérance. Qu'ils nous
donnent la liberté !
    Ecoutez, peuples ! enfants de la gloire, fils de la mère des héros.
Votre cœur n'est pas de rocher, vous ne trouvez pas votre plaisir à
l'oppression de vos frères.
    Rappelez-vous la gloire do vos ancêtres !... Dieu éternel vous a
ordonné d'aimer vos frères. Peuples, accomplissez l'ordre de
Dieu !
    Réveillez vos antiques forces engourdies. Il y a ici de la gloire;
il y a ici des lauriers, ils ne sont pas flétris, et seront la parure des
 héros après la victoire.
    Peuples, réveillez-vous ! écoutez les vagissements des enfants à
la mamelle ( ce n'est point une fable ) ! Ecoutez comme le Turc
farouche arrache lafilledes bras de sa mère !