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 gantesques et aussi universels, pourraient être tentées de
 faire intervenir l'action des eaux de la mer. Un soulèvement
 tel que celui de la chaîne des Alpes du Valais, soulèvement
 dont les'parallèles se sont étendus pour l'Europe jusqu'en Si-
 cile, etc., a bien pu secouer les eaux de la Méditerranée
 jusque dans le fond de ses abîmes, et produire d'immenses raz
 de marée et des lames de fond capables d'atteindre les plus
 grandes hauteurs. Les tempêtes de nos jours qui ne sont cepen-
 dant qu'un infiniment petit en comparaison d'un pareil ca-
 taclysme, ne soulèvent-elles pas les vagues au point de leur
faire envelopper entièrement le phare d'Eddystone, ou frap-
per au front le rocher de la Femme de Lot, élevé de 350 pieds
 au-dessus du niveau de la mer? Mais alors il faudrait aussi né-
cessairement admettre que les eaux marines en se déplaçant
avec cette impétuosité, ont projeté sur les continents des co-
quillages, des poissons et des cétacés dont on devrait retrouver
les débris pêle-mêle avec ceux des mammifères terrestres.
Or, cette circonstance ne s'est jamais manifestée, ni dans le
bassin du Rhône, ni dans les régions avoisinantes où l'on ne
trouve dans le terrain diluvien que des restes de mastodontes,
d'éléphants, de cerfs, de gazelles, de rongeurs et des coquilles
terrestres telles quedespuppa, des hélices, etc. La conséquence
naturelle à tirer de cet en semble de faits est donc que la théo-
rie de M. Elie de Beaumont est à la fois la plus vraie, la plus
simple, celle qui s'accorde le mieux avec les conditions du pro-
blème, tandis que toutes celles qu'on a essayé de lui substituer
pèchent par quelque point.
   Mais le flux que ce savant admet a dû avoir son reflux : les
lames partielles, bien qu'appartenant à un même phénomène
général, n'ont pu passer sur un point donné que les unes après
les autres ; et de là des découpures ou des déblais dans les
amoncellements occasionnés par les lames précédentes ; de
 à, certaines entailles ou gradins qui semblent indiquer au-