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  liment de la douleur physique, mais rien d'idéal, rien de sur»
  h u m a i n ; on y cherche vainement cette puissance intellectuelle
  dont les anciens maîtres animaient toutes leurs figures. S'ils
  ont trouvé une langue à eux propre, ne serait-ce point qu'ils
  avaient d'abord une pensée? Qu'est-ce que toutes ces figures
  prétendues allégoriques pour l'explication desquelles il n'a pas
 fallu moins de deux pages du livret? L'art ne doit pas être
  métaphysique; réduit à ce point de vue, il trouve peu d'admi-
 rateurs et de partisans. Nous aurions soupçonné M. Janmot
 d'avoir voulu faire oublier l'insuffisance de la forme sous la
 vaine prétention de la pensée, si nous ne trouvions dans la
 Résurrection du fus de la veuve de Naîrn , des figures bien des-
 sinées et bien posées, des draperies simples et dans un bon
 système, et dans le groupe à droite, des têtes bien étudiées et
 d'un beau caractère. M. Janmot a trouvé une excellente ex^
 pression pour la figure du ressuscité, nous voudrions pouvoir
 en dire autant de celle du Christ, où nous cherchons encore
 Vainement cette essence divine qui m a n q u e , comme nous le
 disions tout à l'heure, à toutes les représentations modernes
 du Sauveur des hommes.
    Pour en finir avec les sujets religieux, nous dirons que le
 Martyre de saint Etienne, de M. Lavergne, est d'une assez jolie
 couleur et d'un dessin passable pour ses petites proportions;
 mais on retrouve trop de réminiscences dans la plupart de
ses figures, surtout dans celle du premier plan, qui nous s e m -
 ble tout-à-fait copiée d'une gravure de Marc Antoiue, sauf ej>
reur de nom.
    M. Fonville, toujours très heureux dans le choix de ses
paysages, a pris cette année pour motif de son principal ta-
bleau, la vallée de l'Azergue et les belles ruines qui dominent
le village de Châlillon. Quand on jette les yeux sur ces murs
aux contours sévères, et qu'à travers les brèches que les siè-
cles y ont faites, on pénètre dans ces salles dont la disposition
est encore si éloquente au milieu des débris et de la végéta-
tion qui les encombrent, on se sent pris de l'envie de recons-