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« Cynthie, lui dit-il poliment, si vous ne le savez pas, je
suis bien aise de vous apprendre que vos caprices me dé-
plaisent, et que si vous m'irritez davantage, je vous met-
trai dans le cas d'aller montrer à votre mère les meurtris-
sures de vos bras (1). »
   Quant à Horace, il est très vrai qu'il engagea une de-
moiselle comme il faut, la blonde Tyndaris, à venir avec
lui dans sa maison de Lucrétile, en lui faisant envisager
comme une grande faveur que, du moins chez lui, elle
ne serait point battue. » Là, lui dit-il, en langage mytho-
logique, si Bacchus vient à susciter quelques débats entre
nous, Mars n'y sera point appelé. Tu seras à couvert de
la jalousie de l'impétueux Cyrus : tu n'auras point à
craindre qu'il porte sur toi ses mains violentes, qu'il ar-
rache de dessus ta tête la couronne de fleurs qui y est at-
tachée, ou qu'il déchire ta robe innocente des crimes qu'il
ose t'imputer (2). » — Mais Horace, tout fin poète qu'il
était, avait commis là une grosse inadvertance ; son invita-
tion était trop maladroite pour obtenir quelque succès. La
belle demoiselle le lui fit bien voir ; elle refusa son ren-
dez-vous.
   On ferait un gros volume avec les citations qui militent
en faveur de cette assertion que les Grecs et les Romains
les mieux élevés battaient les femmes qu'ils aimaient pas-
sionément.
   Et d'ailleurs les femmes ne jouissaient pas seule et d'une
manière exclusive de ce plaisir de l'amour. Ovide conseille
aux femmes de ne pas demeurer en reste et d'égratigner
leurs amants, surtout quand ils avaient la prétention d'être


  (1) De arle amandd, lib. 3. v. 603.
  (2) Hor. lib. 1. od. 17.
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