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à la même époque, à la fin du règne de John ou au commencement
de celui d'Henri III, elle consiste en deux étages pleins de cabinets
mystérieux, d'escaliers secrets, de passages pratiqués dans l'épais-
seur des murs, etc. ; un escalier tournant, bien conservé, conduit à
la plate forme qui était autrefois crénelée et défendue par deux petites
tours carrées. La façade du côté de l'ouest n'a rien conservé de sa
physionomie primitive; un perron appliqué sur la façade masque
complètement l'ancien portail qni forme actuellement l'entrée de la
chambre des joyaux. Du côté de l'est, l'édifice est à peu près intact
quoique caché en plusieurs endroits par les nouvelles constructions.
La chambre où sont déposés maintenant les joyaux n'a aucune fenê-
tre et n'est éclairée qu'artificiellement ; son architecture est remar-
quable, sa voûte surtout est d'une grande hardiesse. L'étage au dessus,
résidence actuelle de M. Swift, gardien de la llegalia, a servi de
prison à la reine Jane et à Anne Boleyn ; ce fut dans cette tour qu'eut
lieu la tentative de Blood (1) et la valeureuse défense du vénérable

     (1) L'homme qui montrait au public les joyaux de la couronne était un
vieillard, nommé Edward, qui avait au moins quatre vingts ans. Un j o u r , une
d a m e , accompagnée d'un ecclésiastique, tomba évanouie pendant la courte
explication qu'Edward avait coutume de faire au public, il la fît entrer dans
 son appartement et lui donna des secours. La dame revint lui faire une visite
d e remerciments, toujours accompagnée de l'ecclésiastique qui se disait son
époux. Une espèce d'intimité s'établit bientôt entre l'honnête Edward et le
p r é t e n d u ecclésiastique, Blood, qui finit par lui demander sa fille en mariage
pour son neveu. Ce jour-là, il acheta à Edward, une paire de pistolets qu'il
vit pendre à la muraille; c'était un moyen de le désarmer. On convint d u
j o u r pour la présentation du neveu de Blood, qui demanda en même temps
la permission d'amener deux de ses amis, étrangers à Londres, qui désiraient
voir la Regalia. Au jour fixé le vieux gardien voit arriver Blood avec trois
autres personnes dont l'une s'arrêta au pied de l'escalier ; Edward sans
soupçon les conduisit à la chambre des joyaux, mais à peine eut-il, selon
l'usage, refermé la porte derrière lui, qu'on lui jella un manteau sur la tête,
on lui passa un bâillon dans la bouche et on lui serra le nez avec une pince
de fer pour qu'd n'en pût sortir aucun son. Alors Blood l'avertit qu'il voulait
emporter les joyaux, mais que s'il ne faisait pas de bruit, il lui laisserait la
vie. Edward p e u intimidé s'efforça de crier, mais on le frappa rudement et
il perdit connaissance. Blood cacha la couronne sous son manteau, un autre
voleur nommé Parrot mit le globe dans ses chausses, et le troisième s'effor-
çait de briser le sceptre pour l'emporter plus aisément,lorsque par un hasard
miraculeux, un des fils du vieil Edward qui arrivait de Flandre frappa à la
porte. Les voleurs ouvrirent, laissant le sceptre, et sortirent sans se presser, en
saluant le jeune homme; mais Edward qui était venu à bout de se débarrasser