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412 triomphes et des moyens d'une influence plus étendue. Ainsi constitué, l'enseignement pourrait très certaine- ment servir au pouvoir à l'exposition des pi'incipes d'après lesquels il veut se déterminer et agir. Je ne dis pas à la discussion quotidienne de ses actes; cela ne convîendi'ait pas à l'élévation de la science pure, et le pouvoir a pour cet objet les mêmes armes que l'opposition. Mais ce serait quel- que chose de mieux que la presse ministérielle. Celle-ci, en effet, est passionnée, violente, personnelle autant que les adversaires qu'elle combat. Mais elle a un autre inconvé- nient, c'est qu'elle est variable et mobile comme les cabi- nets qu'elle défend, comme les nuances imperceptibles que ces ministères représentent au pouvoir. Il en résulte que les droits réels et permanents de l'autorité manquent réel- lement de défenseurs, ou plutôt que l'autorité est attaquée par tout le monde, par la presse opposante dans la per- sonne des ministres du jour, par la presse ministérielle dans la personne des ministres de la veille. Un enseigne- ment théorique suppléerait en partie à ce défaut, puisque destiné à mettre en évidence les principes stables, il ne pourrait s'embarrasser dans ces luttes de personnes, dans ces subdivisions de coteries, plutôt que de partis, qui existent dans le parlement et dans la presse. Croyez-vous, que nous, défenseurs consciencieux de la presse, nous ne gémissions pas aussi lorsque cet instru- ment est mis en usage par l'ignorance, les faux systèmes, l'esprit de violence et d'hostilité ? Nous regrettons cet indi- gne usage, mais nous ne croyons pas que la religion, la société, les lois, l'autorité soient perdues, parce que leurs princi- pes éternels ou essentiels sont mis en contact avec quel- ques erreurs partielles et éphémères ; nous croyons que le vrai doit toujours triompher, grâce à la liberté qui est