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dée qui véritablement dompte la nature et la met au ser-
vice de l'homme.
   La mécanique multiplie par cent et par mille, l'impri-
merie par l'infini; car, pour mesurer son effet, il faudrait
trouver le produit de sa puissance actuelle par chacun des
instants de l'avenir.
   L'imprimerie a été dans la succession naturelle des choses
et dans la volonté de Dieu, la première de ces décou-
vertes qui, à partir du quinzième siècle, lancent l'humanité
dans une ère nouvelle ; car elle les contient toutes et les
suppose toutes dans l'ordre moral, l'ordre social et l'ordre
industriel.
  Tout, jusqu'à l'époque de cette découverte, indique sa
mission providentielle.
    Elle avait échappé à l'antiquité, si active, si éclairée, et
 dont la civilisation était si avancée à certains égards. C'est
que, dans le mondé ancien, manquait la condition sans la-
quelle le progrès réel ne pouvait s'établir par le seul tra-
vail de l'humanité. La puissance du droit individuel, la
valeur morale de l'homme y était inconnue : à quoi eût
servi une découverte destinée par la providence à faire
fructifier un principe encore enfoui? Du moment où la
semence divine est jetée, où s'opère la réhabilitation du
genre humain, du moment, en un mot, où s'ouvre l'ère
chrétienne, de longs siècles s'écoulent encore. Les premiers
virent la lente et successive transformation du monde
 payen; vient ensuite l'irruption de la barbarie, le mé-
lange et la superposition des peuples et des races, l'éta-
 blissement féodal, faits sans doute providentiels qui font
 table rase pour une civilisation nouvelle, mais où tout est
 violence et force extérieure. Enfin, le monde s'est assis, les