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fois on reconnut et on constata le miracle,mais on constata
et on reconnut qu'il ne fallait pas mentir au ciel.
    Louise n'eut plus d'égarements, elle reprit sa vie patiente
et douce. Le fils du fileur, quoique puîné, eut sur ses frè-
res les avantages de la prédilection qui s'attache néces-
sairement à celui qui a été l'objet d'un miracle; mais ces
avantages furent les seuls, la bonne harmonie de cette fa-
mille n'en fut jamais troublée. George retint ses trois fils
dans son commerce, et son commerce que ces premiers
malheurs domestiques avaient d'abord discrédité reprit; et
ce commerce devint, par l'industrie de son plus jeune, un
excellent commerce.
   Et ce plus jeune qui était le protégé de la Vierge, l'en-
fant préservé, ne manquait plus, le jour même de la Chan-
deleur, d'aller en pèlerinage à Valfleury. Les approches
de ce temps avaient d'ailleurs une telle action sur lui, que
la nécessité du remède se faisait sentir bien avant le mal.
   Or, il se rendait à sa Croix-blanche, y chantait des
hymnes à la Vierge; de là gagnait la chapelle votive et
revenait en parfaite santé de son petit voyage.
   Son rèmèage était, au dire du peuple, réglé comme une
horloge. Deux fois cependant il manqua de ponctualité, et
chaque fois son infirmité lui revint, et voici dans quelles
circonstances : —• Une foire importante avait été criée par
le mandeur de ville, le jour coïncidait avec le 2 février
qui est précisément celui de la Chandeleur. — Allons à
Valfleury, se dit-il, et je serai libre ensuite pour mes af-
faires. — Le voilà qui par malheur devance de trois jours
celui de Yex voto et ses dévotions faites, se croyant quitte,
il se rend à la foire. Le jour de la Chandeleur le surprend
au milieu des transactions de toute espèce. Une spécula-
tion sur les soies s'engage et va le rendre millionnaire,