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297 deux fûts colossaux, qui plus tard ont été divisés pour être appropriés à l'usage auquel on les a destinés aujourd'hui} 2° Que bien que ces monolithes aient fait partie de l'autel d'Auguste (1), ils ne sont point l'ouvrage des Ro- mains, pas plus que les colonnes vénitiennes ramenées de la Grèce dans le XII e siècle, ne sont l'oeuvre des Grecs, mais qu'ils sont de la plus haute antiquité, et que le gra- nité qui les compose est de la même nature, présente enfin la même cristallisation,lamême couleur,les mêmes éléments que tous les monuments du même genre, apportés à diffé- rentes époques d'Egypte en Europe ; 3° Que les Romains amenèrent à Lyon ces colonnes en- tières comme des trophées, parce que leur intégrité en fai- sait tout le prix ; que les proportions de ces colonnes ne se rapportant à aucun des ordres d'architecture grecque ou romaine, il faut en conclure qu'elles sont d'une époque beaucoup plus ancienne; 4° Enfin, que les carrières d'où ont été extraites ces co- lonnes sont aujourd'hui perdues et inconnues, et qu'il n'existe sur aucun point en Europe des carrières de granité analogues et présentant la variété qui constituent les co- lonnes d'Ainay, d'où il faut tirer la conclusion que ces monuments impérissables sont bien d'origine égyptienne, et qu'il suffit pour acquérir cette certitude, de comparer ces monolithes avec ceux qui existent en France ou à l'E- tranger et parmi lesquels on a cité quelques-uns de ceux dont l'origine est avérée. Jules RÉNAUX. (1) Les Romains ne purent amener ces colonnes que par le Rhône ; cha- que fût enlier pesait environ 40,000 kilog., et cubait environ 8> 50 centim.