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192 Lorsque nous cherchons à déterminer la nature et les con- ditions de l'état futur de l'homme, nous sommes dans le champ des conjectures, mais nous n'y sommes pas, mais nous faisons plus qu'une conjecture, lorque nous nous bor- nons à affirmer que cet état futur existe. Tout ne finit pas à la mort, la raison nous force à le croire. Mais comment notre existence est-elle alors modifiée, comment et par quels liens se rattache-t-elle à une existence antérieure ? Sur cette autre question nous sommes réduits aux doutes et aux con- jectures. En ce qui concerne le problème de la destinée humaine, il serait peut-être prudent et sage de s'en tenir à ces pa- roles d'un ancien : Vita mutatur, non tollitur, la vie est changée, elle n'est pas détruite. Non, elle n'est pas détruite, il est impossible qu'elle soit détruite ; voilà la pensée à laquelle il faut fermement s'attacher, mais comment la vie se conserve- t—elle, comment et de quelle manière est-elle changée, voilà un mystère que l'intelligence humaine aura bien de la peine à pénétrer, et sur ce point les idées de Charles Bonnet ne peuvent être présentées que comme il les présente lui-même, c'est-à -dire comme de grandes et consolantes conjectures. Francisque BOUILLIER.