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Lorsque nous cherchons à déterminer la nature et les con-
ditions de l'état futur de l'homme, nous sommes dans le
champ des conjectures, mais nous n'y sommes pas, mais
nous faisons plus qu'une conjecture, lorque nous nous bor-
nons à affirmer que cet état futur existe. Tout ne finit pas
à la mort, la raison nous force à le croire. Mais comment
notre existence est-elle alors modifiée, comment et par quels
liens se rattache-t-elle à une existence antérieure ? Sur cette
autre question nous sommes réduits aux doutes et aux con-
jectures.
    En ce qui concerne le problème de la destinée humaine,
il serait peut-être prudent et sage de s'en tenir à ces pa-
roles d'un ancien : Vita mutatur, non tollitur, la vie est
changée, elle n'est pas détruite. Non, elle n'est pas détruite,
il est impossible qu'elle soit détruite ; voilà la pensée à laquelle
il faut fermement s'attacher, mais comment la vie se conserve-
t—elle, comment et de quelle manière est-elle changée, voilà
un mystère que l'intelligence humaine aura bien de la peine
à pénétrer, et sur ce point les idées de Charles Bonnet ne
peuvent être présentées que comme il les présente lui-même,
c'est-à-dire comme de grandes et consolantes conjectures.
                                      Francisque BOUILLIER.