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Souffle une plume, on considère une toile d'araignée, ou
l'on craclie sur un certain pavé. Ces choses-là consument
des heures entières en raison de leur importance. >    •
    « Je ne plaisante pas. Imaginez un homme qui n'ait
jamais passé par là, qu'est-il ? que peut-il être ? Une sotte
créature, toute matérielle et positive, sans pensée, sans
poésie, qui descend la pente de la vie sans jamais s'arrêter,
dévier du chemin, regarder à Fentour, ou se lancer au-
delà. C'est un automate qui chemine de la vie à la mort,
comme une machine à vapeur de Liverpool à Manchester.
Ce sont des gens qui n'ont jamais été écoliers, ou bien ce
furent des écoliers forts sur la -particule et le que re-
tranché, des écoliers tempérés de cœur, bridés d'imagina-
tion et toutes les années couronnés par trois fois, enfin
des écoliers modèles. »
   « Ils sont à présent des ministres, des avocats, des
épiciers, des poètes, des marchands de tabac, et, où qu'ils
soient, au tabac ou dans la tribune, à la banque ou sur le
Parnasse, ils sont toujours des ministres modèles, de3
épiciers modèles, des poètes modèles, des modèles, tous
des modèles, et rien que des modèles, sans plus ni moins,
et c'est déjà bien beau. »
   « Oui, la flânerie est chose nécessaire : Socrate flâna
des années ; Rousseau, jusqu'à quarante ans ; Lafontaine,
toute sa vie. »
   Le lieu donc où l'écolier aime le mieux flâner est incon-
testablement sa fenêtre. Si nous ne craignions d'abuser à
l'excès des citations, nous le laisserions vous y conduire lui-
même, au sortir de sa table d'étude. Depuis une demi-heure,
assis à cette maudite table il s'occupe gravement à gratter
un point jaune sur la marge d'un volume in-4°, il observe
les mille particularités du bouchon de son encrier, le fait